FRANCE CULTURE (23.02.2017) Lettres de suicide de Simon Critchley

Le suicide reste un sujet tabou. Pourtant il est partout : au travail, en fin de vie, avec le terrorisme, à l’adolescence, dans l’expérience amoureuse…

Kurt Cobain leader du groupe Nirvana à une séance d'enregistrement à New York, un an avant son suicide.
Kurt Cobain leader du groupe Nirvana à une séance d’enregistrement à New York, un an avant son suicide. Crédits : Frank Micelotta Archive Getty

En vertu de notre partenariat avec Philosophie Magazine qui lui consacre un beau papier : je suis ravie de parler du philosophe anglo-saxon Simon Critchley, et de Lettres de suicide, qui paraît ce jour-même en français, et aux éditions Max Milo. Lettres de suicide, le titre nous met sur la voie : oui, Simon Critchley est un philosophe un peu à part, et en 1er lieu parce qu’il est obsédé par la mort, et puis aussi, par l’humour : déjà son essai L’heure et le jour racontait comment il était tombé par hasard sur des thèmes astraux prédisant la mort d’un certain nombre de philosophes, dont la sienne… Dans ces Lettres, c’est donc encore la mort qui l’intéresse, mais la mort non pas malgré soi, mais décidée : le suicide.

Un atelier d’écriture pour comprendre « la preuve la plus irréfutable »

C’est en mai 2013 que Critchley organise, toujours avec humour, un atelier d’écriture sur la lettre d’adieu, « la preuve la plus irréfutable », nous dit-il, « que nous possédions pour comprendre le suicide et la logique fatale de sa vision étroite et bornée ». Hamlet en est le cas d’école, c’est celui qui rabâche de monologue en monologue sa peine profonde, Hamlet, c’est, je cite, le « puissant mélange de dépression et d’exhibitionnisme ». Mais il y a aussi le cas Kurt Cobain façon déclaration de haine, qui fait d’ailleurs référence au personnage shakespearien : « Comme Hamlet, je dois choisir entre la vie et la mort. Je choisis la mort ». Et puis, il y a aussi les lettres d’anonyme qui expliquent leur suicide en raison d’une situation économique impossible, qui en font des lettres de protestation contre le monde, ou encore, et dans la même veine, les lettres qui font du suicide une vengeance politique ou personnelle.

De Hamlet à Kurt Cobain, comment parler du suicide sans morale ?

Autant de lettres et autant d’explications donc, de raisons pour tenter de comprendre ce qui conduit au suicide, car là est bien la question qui guide Critchley : peut-on parler philosophiquement du suicide comme d’un phénomène comme un autre ? Sans faire intervenir ni le droit ni la morale ? Pourquoi même la philosophie qui nous apprend à mourir condamne-t-elle le suicidaire à être irresponsable ou fautif ? Et si les philosophes eux-mêmes n’étaient pas émancipés de la morale, voilà ce qui apparaît au long de ses pages, des philosophes qui se tiennent toujours au seuil de la pure liberté et ne parviennent pas à passer à l’action, à se décider sans raison.
 

Observatoire National du Suicide (2016) recueil numérique sur le suicide

ONS (2016) recueil numérique sur la thématique du suicide

bouton-ons2016Ce recueil numérique propose une sélection bibliographique sur la thématique du suicide. Il est composé de références à des ouvrages, des études et des rapports, d’une part, et à des articles scientifiques, d’autre part. Il comporte également d’autres types d’informations en lien avec le suicide : des colloques, des sites Web institutionnels et associatifs et des émissions de radio et de télévision.
Le contenu de ce recueil s’appuie principalement sur le fonds documentaire « Ress@c » du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes mais, également sur des revues scientifiques et le Web. Sans chercher à être exhaustif, ce dossier recense la documentation française et internationale relative au suicide sur la période 2008-2016, sauf pour les ouvrages qui peuvent être plus anciens.

La sélection bibliographique a permis de dégager cinq thématiques phares (qu’illustre la carte mentale proposée ensuite) :

  • 1. la prévention
  • 2. les effets de la crise et les inégalités sociales
  • 3. les groupes à risques
  • 4. la psychiatrie et la santé mentale
  • 5. les facteurs psychosociaux

recueil_numerique_suicide27012016.pdf

 

LA DÉPÊCHE (2014) France: 28 suicides par jour !

LA DEPECHE (05/02/2014) France: 28 suicides par jour !

Près de 28 décès par jour et 700 tentatives. Ces chiffres alarmants illustrent le problème de santé publique que représente le suicide. Au total, 10 359 Français se sont donné la mort.  A l’occasion  18èmes journées nationales pour la prévention du suicide ce 5 février, les associations appellent à davantage d’écoute et de prévention.

Les chiffres du suicide font froid dans le dos. Encore ne représentent-ils que la face émergée de l’iceberg… « L’Observatoire national du suicide – chargé notamment de dresser un état des lieux précis en France – n’a été lancé qu’en septembre 2013 », rappelle l’Union nationale pour la Prévention du Suicide (UNPS). Il faudra donc attendre pour obtenir des données officielles. Cependant, en compilant les données de l’Institut de Veille sanitaire (InVS) et de l’INSERM, l’UNPS est parvenue à dresser un tableau du suicide en France.

Lire la suite de l’article

Les hommes davantage concernés…

L’Ouest particulièrement touché

Suicide des personnes écrouées en France : évolution et facteurs de risque (2014)

Géraldine Duthé, Angélique Hazard, Annie Kensey (2014) Revue Population-F, 69 (4), 2014, 007-038 : Suicide des personnes écrouées en France : évolution et facteurs de risque

L’univers carcéral est-il propice au suicide ? L’est-il davantage aujourd’hui? Dans un article de Population paru il y a près de 40 ans, Jean-Claude Chesnais établissait pour la France une nette sursuicidité des personnes détenues par rapport à la population libre. À partir des données administratives de la direction de l’Administration pénitentiaire du ministère de la Justice, Géraldine Duthé, Angélique Hazard et Annie Kensey mettent à leur tour en évidence la sursuicidité de la population masculine écrouée par rapport à la population générale. Tandis que les taux de suicide ont relativement peu varié au cours du temps dans la population générale, ils n’ont cessé d’augmenter en prison et y sont aujourd’hui sept fois plus fréquents qu’en milieu libre. Analysant le suicide des personnes écrouées entre 2006 et 2009, les auteurs identifient les principaux facteurs de risque liés à la condition carcérale

 

fig2

fig3

tab2

tab3

population_2014_4_suicide_prison_france

 

Monique SÉGUIN (2000) Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte?

Monique SÉGUIN (2000) Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte?

Monique SÉGUIN, Ph.D.; Directrice du programme de psychologie – Université du Québec à HullDirectrice du Laboratoire de recherche sur le suicide et le deuil – Centre de recherche Fernand-Seguin Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal

Nous répondrons à cette question en développant quatre points. Premièrement, nous élaborerons brièvement le cadre théorique de la progression de la crise permettant de préciser les objectifs d’intervention qui favoriseront la gestion de la crise suicidaire.
Le deuxième point abordé permettra de constater qu’il existe des divergences dans la conception de l’intervention en situation de crise. Nous présenterons trois modèles issus de l’analyse de différentes pratiques. Ces modèles conceptuels de l’intervention en situation de crise varient en fonction des professionnels qui réalisent l’intervention. Comme il existe des différences entre les intervenants professionnels et les intervenants paraprofessionnels, nous tenterons de distinguer les rôles de chacun et les champs d’expertise des uns et des autres, selon une approche d’effets différentiels.
Troisièmement, nous aborderons un aspect essentiel permettant de désamorcer une situation de crise, c’est-à-dire l’évaluation du potentiel suicidaire. Cette évaluation s’avère une étape nécessaire afin de déterminer quel type d’intervention d’urgence doit être mis en place. Cette méthode d’évaluation du potentiel suicidaire devrait être connue de tous les intervenants auprès de personnes en phase de crise.
Quatrièmement, nous proposons des stratégies d’intervention selon une séquence qui favorise l’apprentissage ou l’enseignement de cette approche.

Comment desamorcer une crise suicidaire avant la phase aigue ou le passage a lacte

DOCUMENT Prévention du suicide en EHPAD de JL Terra (2012)

DOCUMENT Prévention du suicide en EHPAD de JL Terra

http://blogdinfosuicide.blogspot.fr/2012/10/document-prevention-du-suicide-en-ehpad.html

 Prévention du suicide en EHPAD –  Intervenir auprès d’une personne âgée en crise suicidaire Professeur Jean-Louis TERRA Centre Hospitalier Le Vinatier Centre de Prévention du Suicide SHU Pôle ouest Laboratoire « Santé, Individu, Société » EAM SIS 4128 Université Claude Bernard Lyon 1
Document daté du 4 octobre 2012

Psychologies.com (2012) 10 idées fausses sur le suicide

Suicide: 10 idées fausses

Psychologie Magazine

Se suicider, « c’est faire preuve de lâcheté», « c’est héréditaire », « c’est souffrir d’un trouble mental »… Autant d’idées reçues qui ne reflètent pas du tout la réalité de la personne qui pense mettre fin à ses jours. Bénédicte Novis, écoutante de SOS Suicide-Phénix, Lyon, nous explique en quoi ces croyances sont fausses. Marjorie Lenhardt

 

Article: 10 idées fausses sur le suicide

Suicides au Japon : les falaises de Tōjinbō ont leur ange gardien (2009)

 Suicides au Japon : les falaises de Tōjinbō ont leur ange gardien

11 avril 2009 13:24, Les mots ont un sens, par Napakatbra

32.000 Japonais ont mis fin à leur jour en 2008, un taux parmi les plus élevés au monde. Et la crise n’arrangera rien. À 400 kilometres de Tokyo, les falaises de Tōjinbō sont devenues un haut lieu du suicide et un policier à la retraite tente d’y sauver des vies. Vidéo.

Avec un taux de suicide annuel de 25 pour 100 000 habitants, le Japon est un des pays les plus touchés par ce fléau (la France est à 16 pour 100 000, dans la moyenne). Des intérimaires, des cadres, des chômeurs, des gens surendettés, une population de plus en plus oppressée, et déprimée. Certains prennent même la peine de souscrire une assurance vie, avant de se donner la mort. Allant jusqu’à préciser dans leur testament ce que leur famille devra faire de l’argent ainsi récolté…

7000 bénévoles répondent à un numéro vert anti-suicide… pour la seule ville de Tokyo, mais ils sont débordés. À 400 kilometres de là, les falaises de Tōjinbō, tristement célèbres pour attirer depuis des années des centaines de candidats au suicide. Mais les désespérés ont un ange gardien : Yukio Shige. Ce policier à la retraite patrouille le long de la côte pour les empêcher de commettre l’irréparable. Il a deja sauvé plus de 160 personnes qui s’apprêtaient à sauter dans le vide


La crise pousse les Japonais au suicide par france24

INSERM (2008) Application de l’autopsie psychologique aux suicides survenus en détention

INSERM (2008) Application de l’autopsie psychologique aux suicides survenus en détention

Chaque année, environ 120 personnes détenues décèdent par suicide dans les établissements pénitentiaires français (Baron-Laforet, 2001 ; Administration pénitentiaire, 2002 ; Terra, 2004a). L’opportunité de développer les méthodes de l’autopsie psychologique pour ces décès doit être examinée comme pour les autres milieux de vie et les différentes populations à risque. Parmi les arguments principaux en faveur de cette voie de recherche figurent le caractère inacceptable de la mort par suicide au cours de la détention ainsi que la volonté politique relayée par l’ensemble des professionnels et bénévoles de réduire cette mortalité. En 2001 et 2002, la crise suicidaire avait été détectée pour seulement 25 % des personnes décédées par suicide (Administration pénitentiaire, 2002). Un plan de prévention mis en place à partir de 2004 semble apporter ses premiers résultats en 2006 avec 93 décès par suicide et 96 en 2007.

http://www.ipubli.inserm.fr/

Si le lien est brisé: autopsie_psychologique_suicides_survenus_en_prison