BBC (2017) Une étude suggère qu’il n’y a pas de lien entre la surpopulation et les suicides en prison

Une étude internationale suggère qu’il n’y a pas de lien clair entre les suicides en prison et la surpopulation carcérale.

L’étude, publiée dans la revue Lancet Psychiatry (seena Fazel), s’est penchée sur près de 4 000 suicides en prison dans 24 pays, dont l’Angleterre et le Pays de Galles.

Elle a révélé que les décès survenus entre 2011 et 2014 étaient les plus nombreux dans les pays où les taux d’incarcération étaient les plus bas.

Les suicides en prison pourraient être réduits si l’on envoyait moins de personnes souffrant de maladies mentales en prison et si l’on améliorait les soins, ajoute l’étude.

Les chercheurs ont analysé 3 906 suicides en prison dans 20 pays européens, ainsi qu’aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Ils ont constaté que les taux de suicide en prison variaient considérablement, allant de 23 pour 100 000 détenus aux États-Unis à 180 pour 100 000 détenus en Norvège.

L’étude n’a pas établi de lien entre les suicides et la surpopulation carcérale, sauf dans les pays à faible revenu où les cellules surpeuplées peuvent être une source de stress supplémentaire.

Elle a révélé qu’il y avait proportionnellement plus de morts auto-infligées dans les prisons de Norvège et de Suède, où la garde à vue est généralement réservée aux délinquants les plus violents et les plus dangereux, y compris ceux qui ont des problèmes de santé mentale.

Pas d’explications écologiques
Les taux de suicide dans les prisons britanniques ont été qualifiés de « scandale national » après qu’un nombre record de personnes se sont suicidées dans les prisons d’Angleterre et du Pays de Galles en 2016.

Le Prison Reform Trust a déclaré que la réduction des populations carcérales était le moyen de rendre les prisons sûres.

Mais ce dernier rapport indique que les suicides en prison « sont probablement le résultat d’une interaction complexe de différents facteurs, et ne sont pas simplement dus à l’environnement carcéral ».

« Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent qu’il n’existe pas d’explication écologique simple au suicide en prison », indique le rapport.

« Il est plutôt probable qu’il soit dû à des interactions complexes entre des facteurs individuels et écologiques.

Il conclut que les initiatives de prévention du suicide doivent s’appuyer sur des « approches multidisciplinaires » qui prennent en compte les risques au niveau individuel et au niveau du système.


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