FRANCE INTER (2013) Le burn-out

FRANCE INTER; Emission « La tête au carré » (2013) Le burn-out

Des «  crises » qui submergent certaines personnes : « une implosion, des larmes, une bouffée de détresse qui submerge, effroi et incompréhension, un vide des profondeurs, une absence qui ressemblait à une folie … Tels sont les symptômes du syndrome du burn-out

 Le burn-out, un mal qui concerne 10% des actifs , est un nouveau trouble qui se traduit par un état de vide intérieur proche d’une profonde dépression

Avant d’être un problème individuel, le burn-out est d’abord une pathologie de civilisation.
Marquée par l’accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n’est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l’œuvre au noir du burn-out afin qu’il devienne le théâtre d’une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.

Qu’est ce qu’un burn-out ? Quels sont les premiers signaux d’alerte ?  Y a-t-il un profil, des personnes plus vulnérables que d’autres ? Que faire quand on se sent si mal : à qui en parler ?  Burn-out, suicides… Jusqu’où ? Comment en tant que psychologue travaille-t-on sur ce genre de symptômes spécifiques ? Comment se passe une consultation ? Que vous disent les patients victimes de burn-out ? Y a-t-il des secteurs épargnés ? 
Subir, s’adapter, résister comment s’opposer à l’accélération du temps, à l’organisation du travail et être reconnu ? Y a-t-il plus de burn-out qu’avant ? Qu’est ce qui a changé dans le monde du travail ? La faute à qui ?  Peut-on parler de comportements managériaux maltraitants ?
Avec
Pascal Chabot, philosophe et professeur à l’IHECS à Bruxelles, auteur de « Global Burn-Out » de Pascal Chabot Ed PUF Collection Perspectives critiques
et Marie Pezé,  docteur en psychologie, expert judiciaire, responsable du réseau de consultations  «Souffrance et Travail» ainsi que du CES de Psychopathologie du travail au CNAM
« Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Journal de la souffrance au travail » août 2008 Ed Pearson  (et vendu également désormais en poche par Flammarion) « Travailler à armes égales. Souffrance au travail : comment réagir » avril 2011 Ed Pearson

Site du réseau « Souffrance et Travail »:

http://prevention.suicide.free.fr/wp-content/uploads/mp3/Le-burn-out.mp3

INSEE(2012) Taux de décès par suicide

INSEE (18 décembre 2012)  Taux de décès par suicide

Près de 10 400 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine en 2010. Avec un taux standardisé global de 14,7 pour 100 000 habitants, la France se situe dans le groupe des pays à fréquence élevée de suicide (moyenne 10,2 pour 100 000 habitants dans l’UE à 27).

Les taux de décès par suicide ont diminué d’environ 20 % entre 1990 et 2010, ce qui représente une baisse du nombre de suicides de 8 %.

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http://www.insee.fr/taux_deces_suicide.pdf

Conseil Economique Social et Environnemental (2013) « le suicide : plaidoyer pour une prévention active »

CESE (12 Février 2013) ; Le CESE a voté son Avis sur « le suicide : plaidoyer pour une prévention active »

Le conseil économique, social et environnemental préconise une politique active de prévention autour de 6 axes, dont la création d’un observatoire national du suicide. Dans cet avis, le CESE plaide aussi pour la formation des professionnels : Les « personnes a priori ressources », dont font partie les personnels pénitentiaires, « doivent être mieux formés à la prévention du suicide ».

Véritable problème de santé publique avec presque 11 000 décès chaque année en France et 220 000 tentatives, le suicide n’est pas une fatalité. 20 ans après une première étude qui a consacré le suicide « grande cause de santé publique», le Conseil économique, social et environnemental plaide pour la poursuite et l’amplification de la prévention du suicide. C’est tout le sens de l’avis confié à Didier Bernus par la section des affaires sociales et de la santé, présidée par François Fondard, intitulé : « Le suicide : plaidoyer pour une prévention active ».

Véritable problème de santé publique avec presque 11 000 décès chaque année en France et 220 000 tentatives, le suicide n’est pas une fatalité. 20 ans après une première étude qui a consacré le suicide « grande cause de santé publique », le Conseil économique, social et environnemental plaide pour la poursuite et l’amplification de la prévention du suicide. C’est tout le sens de l’avis confié à Didier Bernus par la section des affaires sociales et de la santé, présidée par François Fondard, intitulé : « Le suicide : plaidoyer pour une prévention active ».  Cet avis de la section des affaires sociales et de la santé du CESE, rapporté par Didier Bernus, a été voté ce jour en séance plénière avec : 166 votants ; 123 voix pour ; aucune voix contre et 43 abstentions.

« SUICIDE : PLAIDOYER POUR UNE PREVENTION ACTIVE »

Note de synthèse

befrienders with samaritans: Les signes précurseurs du suicide

befrienders

http://www.befrienders.org with Samaritans 

 

« Nous travaillons dans le monde entier à la prévention du suicide grâce à 31000 bénévoles présents dans plus de 40 pays »

Les signes précurseurs du suicide

Le suicide est rarement une décision prise sur un coup de tête. Durant les jours et les heures qui précèdent le suicide de quelqu’un, on peut généralement détecter des indices et des signes précurseurs.

Les signes les plus forts et les plus troublants sont verbaux – « Je ne peux pas continuer comme ça », « Plus rien n’a d’importance » ou même « J’ai pensé à en finir ». De telles remarques doivent toujours être prises au sérieux.

D’autres signes les plus courants incluent:

  • Tomber dans la déprime ou se renfermer sur soi-même
  • Se comporter de manière imprudente
  • Mettre de l’ordre dans ses affaires et faire don de choses significatives
  • Manifester un changement marqué de comportement, d’attitudes ou d’apparence
  • Abuser d’alcool ou de drogues
  • Subir une perte ou un changement de vie importants

La liste suivante donne d’autres exemples qui peuvent tous être des signes que quelqu’un envisage de se suicider. Evidemment, dans la plupart des cas, ces situations ne conduisent pas au suicide. Mais, de manière générale, plus la personne manifeste de signes, plus les risques de suicide sont grands.

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POMMEREAU Xavier (2005) Conférence publique sur le suicide et ses raisons, revenant sur grand nombre d’idées reçues.

Xavier POMMEREAU (2005) Conférence publique sur le suicide et ses raisons, revenant sur grand nombre d’idées reçues.

Auteur : POMMEREAU Xavier  (psychiatre français, spécialiste de l’adolescence en difficulté. Il est l’un des pionniers de la prévention du suicide chez les jeunes en France, et a ouvert il y a vingt ans la première unité hospitalière spécifiquement dédiée aux jeunes suicidaires)

Producteur : DCAM – Département Conception et Assistance Multimédia – Université Bordeaux Segalen

Label UNT : UN3S

Conférence publique sur le suicide et ses raisons, revenant sur grand nombre d’idées reçues.

Le mot suicide a été introduit par un prêtre au 18ème siècle pour contrebalancer un mot trop fort homicide. La mortalité en France a baissé de 40% sauf le suicide qui n’a baissé que de 20%. 3 suicidés sur 4 sont des hommes plutôt âgés en milieu rural qui utilisent des méthodes très violentes comme la pendaison et l’arme à feu.

Le suicide chez le sujet jeune est aussi un souci de santé publique. 20 % des accidents de la route sont en fait des suicides non reconnus. Le portrait robot du suicidant en revanche est féminin, vit en milieu urbain et est âgé de moins de 40 ans. La méthode utilisée est essentiellement l’intoxication par psychotropes. En situation de survie, le suicide est rare.

La conférence a été donnée à l’Université Victor Segalen Bordeaux 2 dans le cadre du cycle de conférences « L’invité du Mercredi » / Saison 2004-2005 sur le thème « La mort – Regards croisés ». Service culturel Université Victor Segalen de Bordeaux 2 / DCAM /
Résumé rédigé par le SCD médecine Nancy

Graphiques: Contribution au rapport 2012 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)

Graphique : Evolution du taux de suicides dans les prisons françaises de 1989 à 2011

Graphique: Taux de suicide et densité carcérale en 2011


Graphique: Typologie des suicides en prison

Sur une base de 100 suicides en prison en 2011. (Source : Contribution au rapport 2012 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), sur la base des données fournies par l’administration pénitentiaire / PMJ-MPLS)

Parallèlement à ces tentatives d’attention personnalisée, l’amélioration des conditions de détention reste une priorité: la ministre de la Justice Christiane Taubira a promis en septembre 2012 la création de plus de 5 000 places de prison d’ici cinq ans. La garde des Sceaux n’a pour l’instant annoncé aucune nouvelle mesure pour lutter contre le suicide en prison.

Ce travail a été réalisé par Jelena Prtorić et Emilienne Malfatto.

Monique SÉGUIN (2000) Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte?

Monique SÉGUIN (2000) Comment désamorcer une crise suicidaire avant la phase aiguë ou le passage à l’acte?

Monique SÉGUIN, Ph.D.; Directrice du programme de psychologie – Université du Québec à HullDirectrice du Laboratoire de recherche sur le suicide et le deuil – Centre de recherche Fernand-Seguin Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal

Nous répondrons à cette question en développant quatre points. Premièrement, nous élaborerons brièvement le cadre théorique de la progression de la crise permettant de préciser les objectifs d’intervention qui favoriseront la gestion de la crise suicidaire.
Le deuxième point abordé permettra de constater qu’il existe des divergences dans la conception de l’intervention en situation de crise. Nous présenterons trois modèles issus de l’analyse de différentes pratiques. Ces modèles conceptuels de l’intervention en situation de crise varient en fonction des professionnels qui réalisent l’intervention. Comme il existe des différences entre les intervenants professionnels et les intervenants paraprofessionnels, nous tenterons de distinguer les rôles de chacun et les champs d’expertise des uns et des autres, selon une approche d’effets différentiels.
Troisièmement, nous aborderons un aspect essentiel permettant de désamorcer une situation de crise, c’est-à-dire l’évaluation du potentiel suicidaire. Cette évaluation s’avère une étape nécessaire afin de déterminer quel type d’intervention d’urgence doit être mis en place. Cette méthode d’évaluation du potentiel suicidaire devrait être connue de tous les intervenants auprès de personnes en phase de crise.
Quatrièmement, nous proposons des stratégies d’intervention selon une séquence qui favorise l’apprentissage ou l’enseignement de cette approche.

Comment desamorcer une crise suicidaire avant la phase aigue ou le passage a lacte

Auditions publiques (25/26 novembre 2009) Effets et conséquences du suicide sur l’entourage : modalités d’aide et de soutien

Audition Publique organisée par la Fédération Française de Psychiatrie (25/26 novembre 2009) : Effets et conséquences du suicide sur l’entourage : modalités d’aide et de soutien 

Un problème de santé publique :

Si le suicide représente environ 11.000 morts par an et touche l’ensemble de la population par les informations qui en sont fréquemment rapportées, ce sont entre cinq et dix personnes en moyenne qui sont profondément touchées par le suicide d’un proche ou par un suicide dont ils sont témoins.

L’impact du suicide sur l’entourage du suicidé est sans doute difficilement mesurable pour le nombre de personnes touchées, il est aussi difficilement mesurable sur la durée car on sait l’impact à long terme des images et affects fixés dans le psychisme de ces témoins.

On estime donc à 100.000 personnes touchées par un suicide dans l’année et au vu de l’impact durable de cet acte sur la population il y a lieu de préciser quels sont les retentissements à distance, et quels sont les risques pour la santé, pour la population proche et pour la société .

Conclusion générale
L’ensemble des groupes, des constations et réflexions, indiquent qu’il y a des besoins de soutien, d’aide, de soins et de traitements auxquels on a plus ou moins accès, et qui sont dans l’ensemble mal définis.  Le Jury prend le risque de proposer les définitions suivantes :
le soutien est représenté par une présence, éventuellement passive, discrète, mais effective, physique auprès d’une personne en état de choc, dans une situation de malaise et hors d’état d’exprimer une opinion. La présence de personnes sensibilisées et attentives offre une possibilité de liens affectif et social avec d’autres ;
l’aide implique un acte d’assistance à une personne susceptible soit de l’entendre soit de le demander  ; les professionnels ont à mettre à disposition des personnes, des possibilités d’aides, mais cela ne nécessite aucune formation professionnelle préa lable ; cependant un acte d’assistance auprès d’une personne troublée peut nécessiter pour l’aidant un soutien second, lequel aura de plus une valeur formatrice.
Certaines situations de deuil après suicide s’avèrent se compliquer et exigent l’intervention professionnalisée, sur indication d’un professionnel, de psychothérapies, d’assistance médicamenteuse, d’assistance institutionnelle, au niveau d’interventions temporaires (et préventives) ou à titre thérapeutique (soins et traitements). La complexité réelle, et le constat que ce type d’organisation en réseau existe déjà ici et là de manière spontanée, montrent à l’évidence qu’il s’agit de donner à l’ensemble des intervenants, ceux qui subissent et ceux qui agissent, des niveaux de connaissances nettement supérieurs à ceux dont ils disposent actuellement. Pour cela le recueil d’informations et la recherche sont
nécessaires, ainsi qu’une meilleure diffusion des informations.

http://www.psydoc-france.fr/conf&rm/conf/endeuilles/recoEndeuilles.pdf

COLLÈGE DE FRANCE – BASES NEURALES DE LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES

COLLÈGE DE FRANCE (2007) BASES NEURALES DE LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES

Il est actuellement admis que les conduites suicidaires doivent s’envisager selon un modèle stress-vulnérabilité. La vulnérabilité suicidaire est sous-tendue par un ensemble de dysfonctionnements neuronaux d’origine génétique et environnementale, impliquant notamment les projections sérotoninergiques á destination des régions ventromédianes du cortex préfrontal. Nous avons mené la première étude d’imagerie fonctionnelle explorant, in vivo, les régions cérébrales dysfonctionnelles associées á la vulnérabilité suicidaire. Nous avons comparé, en IRM fonctionnelle événementielle, les activités cérébrales de 13 sujets ayant une histoire passée de dépression et de conduite suicidaire, 14 sujets ayant une histoire de dépression sans histoire de conduite suicidaire et 16 sujets sains. Le paradigme a consisté á projeter aux participants des visages exprimant successivement la joie et la colère. Lors de la visualisation de la colère mais pas de la joie, les suicidants ont présenté un défaut d’activation du cortex ventrolatéral droit (BA47) et une plus grande activation du cortex cingulaire antérieur en comparaison des patients contrôles. Ainsi, notre étude suggère 1) l’implication de régions spécifiques du cortex préfrontal dans la vulnérabilité suicidaire 2) le rôle de la régulation de certaines émotions négatives 3) le fait que les suicidants représentent une population distincte des déprimés non suicidants. Ces résultats ouvrent des perspectives en terme de prédiction et de traitement.

A stress-diathesis model has been proposed to explain suicidal behaviour. The vulnerability to suicidal behaviour may be underlied by neural dysfunctions, from genetic and environmental origins, and notably involving the serotonergic projections to the ventromedial parts of the prefrontal cortex. We conducted the first functional imaging study of the vulnerability to suicidal behavior. Using event-related fMRI, we compared brain activations of 13 individuals with a past history of both suicidal behaviour and depression, 14 patients with a past history of depression but not suicidal behaviour and 16 healthy subjects. Participants had to watch faces expressing successively joy and anger. For angry but not happy faces, suicide attempters exhibited a lower activation of the lateral part of the right ventral prefrontal cortex (BA47) and a higher activation of the cingulate cortex. Our study suggests 1) the involvement of specific prefrontal regions in vulnerability to suicidal behaviour 2) a role for emotional regulation notably some negative ones 3) a certain specifity of the suicide attempter population in comparison to non suicidal patients. Our results may have predictive and therapeutic consequences.

 

Origine: SPI-EAO CERIMES Canal-U Santé et Sport; Générique Auteur: Fabrice JOLLANT – Université Montpellier 1 Inserm U888, CHU Montpellier, Service de Psychologie Médicale et Psychiatrie Hôpital Lapeyronie.