Suicides dans la magistrature (2011) Nouvel Observateur 10-02-201

Nouvel Observateur 10-02-201

justice2Avant de passer à l’acte, il a rédigé un courrier que ses parents ont trouvé dans son appartement sur la table de la salle à manger, sous un large tableau présentant une vue nocturne de la Conciergerie à Paris. Philippe Tran-Van, dont l’écriture était d’ordinaire illisible, avait fait l’effort d’écrire en capitales d’imprimerie pour que tout soit bien clair : « J’ai tout donné à la justice et à la magistrature. J’ai donné le meilleur de moi-même, j’ai sacrifié ma vie de couple qui est une des causes de mon divorce. (…) On dit que je suis incompétent pour gérer mon cabinet alors qu’avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de faire face à la charge de travail. Alors, je préfère en finir car me battre contre ma hiérarchie pour faire valoir mes moyens de défense me semble vain. Personne ne vous félicite quand tout va bien et que vous vous épuisez au travail. (…) J’ai toujours été loyal vis-à-vis de ma hiérarchie et mes précédentes évaluations le démontrent. [On] m’accable de tous ces maux et mes propres collègues ne m’ont soutenu qu’en apparence. Que mes proches et notamment mes enfants me pardonnent ce que je vais faire et la peine que je vais leur causer. Je les aime de tout mon cœur. Pardon. Philippe Tran-Van. »

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20110210.OBS7772/exclusif-suicides-dans-la-magistrature.html

Boris Cyrulnik (2011) «Le suicide des enfants n’est pas une fatalité»

Interview 20 Minutes  28 septembre 2011.

INTERVIEW – Le psychiatre Boris Cyrulnik rend ce jeudi un rapport sur le suicide des enfants à la Secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab…

Bouleversée par une série de faits divers, la secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, a confié au psychiatre Boris Cyrulnik  en  février dernier une mission sur le suicide des enfants. Avec à la clé, un rapport qui lui sera remis ce jeudi et sera publié le même jour en librairie*.  Pour 20 Minutes, le psychiatre en dévoile les contours.

Votre rapport démontre que les suicides d’enfants sont plus nombreux qu’on ne le croit…
Selon les années, les statistiques officielles dénombrent entre 30 et 40 suicides par an chez les 5-12 ans. Mais il faut ajouter à ce chiffre beaucoup d’autres morts par troubles cognitifs, qui représentent au moins 70 décès par an. L’enfant se donne la mort, sans avoir eu l’intention de mourir. C’est le cas d’un enfant tellement malheureux qu’il va trop se pencher par la fenêtre ou de celui qui va traverser sans faire attention. Beaucoup de ces accidents ne sont en fait pas des accidents.

Quelles sont les causes de ce malheur, qui pousse directement ou indirectement à l’irréparable?
L’enfant souffre car sa famille est détruite à cause de la mort d’un de ses parents, où parce qu’il est témoin de violences conjugales. Autres cas de figure: les enfants qui sont victimes de négligence affective depuis leur naissance ou ceux qui ont été agressés sexuellement.

Vous avez également identifié des facteurs précipitants, de quoi s’agit-il?
Il ne s’agit pas des causes de l’acte, mais des facteurs qui déclenchent le passage à l’acte. Dans 75% des cas, il s’agit d’une dispute dans la famille.

Article complet: http://www.20minutes.fr/