Logiciel « DOMINIQUE » pour mieux détecter le suicide des jeunes (2011) (CA)

Étude: «Dominique» détectera mieux le suicide; Agence QMI ; Josianne Desjardins; 23/02/2011


«As-tu déjà fait une tentative de suicide?»

Le fonctionnement du Dominique interactif est simple. Installés seuls devant un ordinateur, les jeunes répondent pendant environ 15 minutes à une série de questions qui «permettent d’évaluer des symptômes psychiatriques associés à des images», a spécifié Dr Bergeron.
Par exemple, on aperçoit sur l’une des diapositives le personnage de Dominique qui s’imagine une pierre tombale ou encore qui se jette en bas d’un pont et il est inscrit: «Penses-tu souvent à mourir, comme Dominique?»

Une autre question posée lors du test est la suivante: «As-tu déjà fait une tentative de suicide?»
«Ce sont des questions simples. On ne veut pas inciter les jeunes à l’acte, mais on suggère, au moyen des images, que le personnage a envie de mourir», a souligné Dr Bergeron.
D’ailleurs, le personnage de Dominique tient compte de l’origine culturelle du répondant. Ainsi, il existe une version asiatique, noire ou encore caucasienne du personnage.

Identifier le problème le plus tôt possible
Considérant que les troubles anxieux et reliés à la dépression peuvent se développer dès la petite enfance, il existe aussi une version du Dominique Interactif pour les jeunes de 6 à 11 ans.
«Les risques de dépression augmentent à l’adolescence, mais les troubles et les conduites ont tendances à se développer plusieurs années auparavant», a-t-elle souligné.
Actuellement, quelque 50 Centres de santé et de services sociaux (CSSS), des écoles et des universités de la province utilisent le logiciel.

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2011/02/20110223-181719.html

http://virtuel.24hmontreal.canoe.ca/doc/24hrsmontreal/24hmontreal02242011_opt2/2011022301/#12

REPÈRES (2009) Eléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des crises suicidaires

Eléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des crises suicidaires (2009). REPERES

Ces éléments de connaissance et d’approfondissement pour la prévention des gestes suicidaires est le fruit d’un long travail qui a mobilisé, sous le pilotage de la Direction en charge des ressources humaines notamment au travers de l’expert scientifique du bureau de l’organisation du travail et de la prévention, un groupe de travail constitué sous l’égide du Comité Central d’Hygiène et de Sécurité. Ce dernier a permis la réalisation du dispositif de prévention des gestes suicidaires grâce à la participation active des représentants du personnel, de représentants du réseau national des médecins de prévention, du réseau des assistants de service social et des conseillères sociales territoriales, de secrétaires généraux ou directeurs de service. (…)

Dans le domaine du travail, les études menées sur le sujet des suicides démontrent que le milieu professionnel peut-être un facteur de protection contre les comportements suicidaires, même si dans certains cas les conditions de travail peuvent intervenir dans ce processus complexe. Pour autant, des événements tragiques se produisent et l’entourage va développer un sentiment de culpabilité qui doit être utilisé comme une dynamique de réflexion afin de dépister les risques potentiels mais aussi et surtout d’améliorer les facteurs de protection. Un comportement suicidaire peut en effet en générer d’autres et provoquer des suicides en cascade. Lorsqu’un suicide endeuille une collectivité de travail, il ne s’agit pas de rechercher, dans l’environnement professionnel, cause ou responsabilité systématiques du suicide : tout suicide a des causes multiples et la responsabilité, notamment pénale, d’autrui en cas de suicide ne sera susceptible d’être recherchée qu’en cas de complicité active, non assistance à une personne en péril ou encore provocation au suicide. Ce qui importe c’est d’améliorer les facteurs de protection au sein des collectifs de travail. Les tentatives de suicide doivent également faire l’objet d’un traitement très attentif car l’après crise suicidaire est une période très sensible. En effet, le suicide véhicule une image tabou et la guérison est un long processus. L’agent concerné reste fragile, il lui est difficile de dire qu’il a fait une tentative de suicide, d’où l’importance de la qualité de l’environnement professionnel lors de son retour au travail. La prévention du suicide implique bien sûr les médecins, quelles que soient leurs fonctions ou spécialités et les professionnels de santé en général, mais également l’entourage personnel et professionnel.

http://www.intefp-sstfp.travail.gouv.fr/

Mucchielli & Renneville (1998) “Les causes du suicide : pathologie individuelle ou sociale ? Durkheim, Halbwachs et les psychiatres de leur temps (1830-1930)”

Laurent Mucchielli et Marc Renneville (1998) “Les causes du suicide : pathologie individuelle ou sociale ? Durkheim, Halbwachs et les psychiatres de leur temps (1830-1930)”.

Un article publié dans la revue Déviance et société, no 1, 1998, pp. 3-36.

Résumé:
Cet article interroge le rapport individu/société ainsi que le modèle de causalité psychique conçus par Durkheim dans le Suicide, et les met en perspective historique au regard d’une part de l’état des interprétations l’ayant précédé, d’autre part de la relecture critique opérée par Halbwachs en 1930. Nous revenons d’abord en détail sur la façon dont Durkheim écarte les thèses psychiatriques qui, selon lui, expliquent un fait social par des pathologies individuelles. Nous montrons ensuite que la construction durkheimienne implique le rejet de l’analyse des motifs individuels pour les remplacer par une autre interprétation psychologique fondée sur l’existence de mécanismes inconscients socialement déterminés. Au passage, nous soulignons que cette construction théorique rencontre quelques difficultés dans la confrontation avec les données empiriques de l’époque, et qu’elle amène en définitive à s’interroger sur le bien fondé de la typologie durkheimienne des suicides. Enfin, nous examinons la façon dont, plus de trente ans après, Halbwachs parvient largement à résoudre ces difficultés en abandonnant les postulats théoriques que Durkheim avait placés au coeur de l’analyse sociologique.
Mots-clés : Suicide – Théorie sociologique – Histoire de la psychiatrie – Histoire de la sociologie – Epistémologie

causes_du_suicide.pdf

TOUSSIGNANT (1994); “Le suicide et les comportements suicidaires”

“Le suicide et les comportements suicidaires” (1994), Michel Tousignant, professeur, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, UQAM.

Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois, et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux, chapitre 37, pp. 765-776. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pp.

Le suicide est le fait de s’enlever la vie par un acte volontaire. La marge entre le volontaire et le non-volontaire peut être très mince, comme dans les cas où l’acte est commis sous l’influence de produits psychotropes. En pratique, le chercheur doit s’en remettre aux archives fondées sur les décisions des médecins témoins et des coroners qui sont effectivement liées à des pressions sociales et à des facteurs personnels. On aurait tort cependant de croire trop rapidement à une multiplication de complots pour cacher le plus possible la triste vérité. Cet argument est parfois soulevé pour expliquer que les suicides étaient moins fréquents à une époque antérieure à cause de la honte sociale provoquée par le phénomène. En fait, seulement des preuves de situations inverses sont bien étayées. Par exemple, la mise en application de critères opérationnels stricts proposés par l’Organisation mondiale de la santé dans l’État de New York au début des années 1980 a contribué à une baisse du taux de suicide. Il faut rappeler par ailleurs que la mort violente donne lieu à une enquête légale dans tous les cas et qu’il n’est pas aisé de dissimuler un suicide évident. Les registres étatiques ne rendent peut-être pas compte de toute la réalité, mais ils en forment un  reflet suffisamment valide pour mener des analyses, surtout à l’intérieur d’un même pays.

 

http://classiques.uqac.ca/

si le lien est brisé: suicide_comport_suicidaires

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus (2002)

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus; par Nicolas COMBALBERT, Anne-Marie FAVARD et Marc-André BOUCHARD

Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique – Janvier Mars 2002

Résumé
Cet article propose une revue des études épidémiologiques récentes qui tentent de définir le lien entre l’auto- et l’hétéro-agressivité. Ainsi, nous nous intéressons à deux types de comorbidité: la séquence homicide-suicide et les comportements auto-agressifs chez les détenus. Nous analysons les facteurs de risque communs à ces deux phénomènes et enfin, nous mettons en évidence les biais méthodologiques inhérents à ces études.

liens entre comportements auto et hétéro-agressifs chez les détenus   (revues disponibles  sur http://www.polymedia.ch/)

INSERM (2007) Épidémiologie du phénomène suicidaire : complexité, pluralité des approches et prévention

A. Batt, A. Campeon, D. Leguay, P. Lecorps (2007) Épidémiologie du phénomène suicidaire : complexité, pluralité des approches et prévention

Dans cet article, il est montré ce que le « phénomène suicidaire » recouvre de nos jours, comment il est appréhendé et – préoccupation plus récente – comment il fait l’objet d’une volonté de prévention. L’exposé comprend les définitions de l’objet étudié, le rappel des méthodes de recueil de données et des discussions liées aux inévitables variations des approches, un bref repérage spatiotemporel. Sont présentés les acquis recueillis dans la littérature biomédicale, celle des sciences humaines et/ou scientifique, principalement centrés sur les domaines les plus susceptibles d’interroger les médecins et les intervenants tout au long du processus suicidaire. La méthode suivie vise à apporter au praticien les informations disponibles mais aussi à lui présenter le questionnement et le regard critique de professionnels pour lui permettre d’interroger sa pratique et l’intérêt d’une meilleure insertion dans une démarche communautaire. Enfin, du fait de l’amplification au cours des années, dans la littérature biomédicale et institutionnelle, de la question de la prévention sous ses différents aspects nous abordons la question de la légitimité et de l’éthique d’actions collectives susceptibles d’aller au-devant d’une problématique qui relève tout d’abord de l’ordre privé mais aussi largement de l’ordre social. Différentes approches (clinique, sociologique, éthique) sont confrontées dans ce texte. Leur complémentarité ne fait pas de doute.

 

Milieu carcéral
La détention en milieu carcéral est une période difficile. L’incarcération fragilise le sujet de multiples manières (enfermement, éloignement familial, isolement, rupture sociale, etc.) et il n’est pas étonnant que la prévalence du suicide en milieu carcéral soit importante, notamment dans les premiers mois de détention (9 % des suicides sont réalisés pendant la première semaine, 17 % pendant le premier mois, 34 % durant les
3 premiers mois). Le rapport sur le suicide en milieu carcéral en 2001- 2002 fait état d’un nombre important de suicides puisque le nombre total était de 122 en 2002, de 104 en 2001 et était seulement de 39 en 1980, 59 en 1990 avec un pic de 136 en 1996. Le nombre de suicides est rapporté à la population moyenne détenue qui a augmenté de 11 % en 2002, soit 48 318 en 2001 et 53 510 en 2002. Le taux de suicide est ainsi pour 10 000 personnes détenues de 21,5 en 2001 et 22,8 en 2002. La Figure 7 fait apparaître une tendance à l’augmentation du phénomène suicidaire (suicide et tentative) avec l’âge, tendance qui oscille à des niveaux assez élevés depuis 1994. Une nuance cependant : le taux de suicide des moins de 18 ans est plus élevé que dans le reste de la population puisque dans cette tranche d’âge, le taux de suicide en détention est de près de 20 fois supérieur.
Enfin, le taux de suicide en population générale, qui est trois fois moindre pour les femmes, est très supérieur en détention puisqu’il s’élève à 26,2 pour 10 000 contre 23,1 pour 10 000 pour leurs homologues masculins (soulignons, pour éviter toute confusion dans la lecture de ces résultats, que l’habitude est d’utiliser des taux pour 10 000 en milieu pénitentiaire et pour 100 000 en population générale). Le mode de suicide par
pendaison est largement majoritaire (92 % des cas). Le phénomène suicidaire en établissement pénitentiaire doit être confronté aux données épidémiologiques existantes portant sur les pathologies mentales avérées. Une méta-analyse conduite par Fazel et al. retrouve chez les hommes incarcérés 3,7 % de psychoses chroniques (au sens du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 4e édition, [DSM IV]), 10 % de
troubles dépressifs caractérisés, et 65 % de troubles de la personnalité incluant 47 % de personnalités antisociales. Chez les femmes, ils constatent respectivement 4 % de psychoses chroniques, 12 % de troubles dépressifs et 42 % de troubles de la personnalité, avec 21 % de personnalités antisociales. L’étude transversale coordonnée par l’INSERM et conduite en France en 2003-2004 sur un échantillon représentatif de 799 détenus a retrouvé une prévalence ponctuelle, selon une analyse fine fondée sur l’avis conforme indépendant de deux psychiatres, de 18 % d’états dépressifs, de 10 % de dépendance aux drogues, et de 3,8 % de troubles schizophréniques. Dans un tel contexte, commun à l’ensemble des pays développés, la prégnance de la  problématique suicidaire est inévitablement majeure. Comme nous le verrons plus loin, il serait toutefois réducteur d’en conclure, comme la tentation en est parfois exprimée, que le suicide en détention est le fait des populations de malades psychiques que la société aurait commodément choisi d’exclure de son sein. À tout le moins peut-on y voir, au même rang que les manifestations de souffrance psychique qui feront support au diagnostic de la pathologie, l’indice du sentiment d’échec lié à la prise de conscience de l’impasse objective, et subjective, qui a conduit le sujet à la relégation. Ainsi, suicide et pathologie seraient deux conséquences d’une conduite d’échec, d’une marginalisation sociale autoprovoquée, qui serait d’autant plus humiliante qu’elle ne serait pas la conséquence, extériorisable, de la pathologie.

http://psychologie-m-fouchey.psyblogs.net/Epidemiologie_du_phenomene_suicidaire.pdf

La problématique suicidaire chez les femmes incarcérées (Quebec: Marc Daigle, Mylène Alarie et Patrick Lefebvre)

La problématique suicidaire chez les femmes incarcérées, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, Université du Québec à Trois-Rivières

Cet article rend compte d’une étude menée auprès des femmes incarcérées dans les établissements pour femmes du Québec (deux établissements provinciaux et un établissement fédéral). Les comportements suicidaires des détenues ont été peu étudiés auparavant. Indépendamment des différences qui existent déjà, sous cet aspect, entre les hommes et les femmes de la communauté, les intervenant(e)s du milieu carcéral féminin s’entendent généralement pour dire que la problématique des femmes incarcérées est très différente. Notre étude visait donc à évaluer l’ampleur de la problématique suicidaire chez les femmes incarcérées au Québec, en terme de nombre de tentatives de suicide antérieures, de gravité des tentatives et de niveau de risque s u i c i d a i re. Nous avons utilisé deux instruments pour notre étude, soit le S u i c i d e P robability Scale et le Lethality of Suicide Attempt Rating Scale.

la problematique suicidaire chez les femmes incarcerees

CLIQUENNOIS & CHANTRAINE (2009) Empêcher le suicide en prison : origines et pratiques

CLIQUENNOIS & CHANTRAINE (2009) Empêcher le suicide en prison : origines et pratiques

Résumé : L’examen des réglementations successives relatives à la prévention du suicide montre qu’un souci croissant de protection de la vie des détenus, concrétisé par la préoccupation de prévenir les « risques suicidaires », voit le jour, notamment sous l’effet des évolutions de la jurisprudence et de la pression militante Le dispositif de prévention du suicide entre en effet en tension avec d’autres logiques professionnelles, ainsi qu’avec un souci grandissant de protéger des « victimes potentielles ». actions associatives. L’observation des pratiques concrètes dans deux établissements pénitentiaires conduit néanmoins à nuancer l’hypothèse d’un mouvement historique linéaire au cours duquel les pouvoirs traditionnels de l’institution pénitentiaire perdraient de leur force sous la pression de cette nouvelle exigence. Le dispositif de prévention du suicide entre en effet en tension avec d’autres logiques professionnelles, ainsi qu’avec un souci grandissant de protéger des « victimes potentielles » qui peut favoriser un maintien en détention et pérenniser, par ce maintien, l’état suicidant du sujet.

http://clerse.univ-lille1.fr/IMG/pdf/empecher_suicide_prison_origines_pratiques.pdf