Bourgoin (Nicolas) — Le suicide en prison, In: Population, 49e année, n°3, 1994 pp. 806-807.

BOURGOIN (Nicolas), Le suicide en prison. Préface d’Hervé Le Bras, Paris, Editions L’Harmattan, collection Logiques sociales, 1994, 271 p

Le suicide a toujours intrigué. Il est longtemps resté tabou dans nos sociétés. Au début du XIXe siècle, Esquirol, père de la psychiatrie moderne, l’assimilait à la manifestation d’un désordre mental. Bertillon, à partir des Comptes généraux de la Justice criminelle, remarquait qu’en Europe le nombre des suicides variait comme celui des divorces et des séparations de corps. Dès 1835, Quetelet observait que les crimes et les suicides se reproduisaient annuellement dans les mêmes proportions. C’est en partie sur ces statistiques que Durkheim a élaboré sa théorie sur le suicide dans laquelle il rattache ce phénomène à l’anomie, c’est-à-dire à la désorganisation sociale, et à l’égoïsme, compris comme un affaiblissement des valeurs communes et un excès d’individuation. La théorie d’Halbwachs, s’appuyant en partie sur celle de Durkheim, laisse cependant une plus large place aux facteurs psychologiques tout en les inscrivant dans un cadre sociologique.

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