« Le comportement suicidaire est un problème majeur dans le monde entier et, en même temps, il a reçu relativement peu d’attention empirique.Ce manque relatif d’attention empirique peut être dû en partie à l’absence relative de développement théorique concernant le comportement suicidaire. Ce document présente la théorie interpersonnelle du comportement suicidaire. Nous proposons que la forme la plus dangereuse de désir suicidaire soit causée par la présence simultanée de deux construits interpersonnels – l’appartenance et le sentiment d’être un fardeau (et du désespoir lié à ces états) et, en outre, que la capacité de s’engager dans un comportement suicidaire est distincte du désir de s’engager dans un comportement suicidaire. Selon cette théorie, la capacité à adopter un comportement suicidaire émerge, par le biais de l’accoutumance et des processus d’opposition, en réponse à une exposition répétée à des expériences physiquement douloureuses et/ou suscitant la peur. Dans le présent document, les hypothèses de la théorie sont définies plus précisément que dans les présentations précédentes (Joiner, 2005), dans le but d’inviter à la recherche scientifique et à la réfutation potentielle des hypothèses de la théorie ».
Hypothèses de la théorie interpersonnelle du suicide
1 L’appartenance contrariée et la perception d’être un fardeau sont des causes proximales et suffisantes de l’idéation suicidaire passive.
2 La présence simultanée d’une appartenance contrariée et de la perception d’être un fardeau, lorsqu’ils sont perçus comme stables et immuables (c.-à-d. le désespoir à l’égard de ces états), est une cause proximale et suffisante de désir suicidaire actif.
3 La présence simultanée d’un désir suicidaire et d’une diminution de la peur de la mort est la condition dans laquelle le désir suicidaire se transforme en intention suicidaire. .
4 L’issue d’un comportement suicidaire grave (c’est-à-dire les tentatives de suicide mortelles ou presque mortelles) est plus susceptible de se produire dans le contexte suivant d’appartenance contrariée, de fardeau perçu (et de désespoir à l’égard de ces deux éléments), d’une peur réduite du suicide et d’une tolérance élevée à la douleur physique.
0 Comments