INSERM (2005) Autopsie psychologique, outil de recherche en prévention

INSERM (2005) Autopsie psychologique, outil de recherche en prévention 

Définition de l’autopsie psychologique
Pour conduire des recherches dans le champ du suicide, plusieurs méthodes existent. Les principales se fondent sur des études épidémiologiques qui visent à identifier les facteurs de risque de suicide. D’autres méthodes reposent sur l’analyse de cas. Enfin, l’autopsie psychologique est quant à elle une méthode acceptée depuis les années 1960 pour l’approche des caractéristiques mentales et psychosociales des victimes de suicide (Robins et coll.,1959 ; Dorpat et Ripley, 1960 ; Litman, 1984, 1996 ; Brent et coll., 1988,1993). L’autopsie psychologique est un outil clinique et un outil de recherche susceptible d’éclaircir les circonstances d’un décès dans les cas de suicide, d’homicide ou de mort suspecte (figure 1.1). Dans notre analyse sur la méthodologie et son application, le propos portera spécifiquement sur les autopsies psychologiques dans les cas de suicide. L’autopsie psychologique se focalise sur les aspects psychologiques de la survenue du décès. Elle incorpore le champ de la suicidologie. Son objectif est de comprendre tant les circonstances que l’état d’esprit de la victime au moment de son acte. Ce type de méthode comprend une reconstruction du style de vie, des comportements et des événements vécus par l’individu. Ainsi, l’autopsie psychologique est une analyse rétrospective. Elle comprend  des dimensions spéculatives et probabilistes (Gelles, 1995). Néanmoins, cette méthode est la meilleure pour faire le lien entre la survenue d’événements et l’acte suicidaire et comprendre les comportements qui précèdent le passage à l’acte.

Texte integral suicide autopsie psycho (2005)

OMS (2007) La prevention du suicide dans les établissements correctionnels

 OMS (2007) La prevention du suicide dans les établissements correctionnels

En tant que groupe, les détenus présentent des taux de suicide plus élevés que leurs homologues dans la société et certaines données indiquent que ces taux augmentent même là où les nombres de détenus diminuent . Non seulement constate-t-on plus de comportement suicidaires dans les établissements correctionnels, mais c’est tout au cours de leur vie que de nombreuses personnes ayant vécu l’incarcération présentent des pensées et des comportements suicidaires. De même, les détenus en attente de procès présentent un taux de tentative de suicide d’environ 7,5 fois (6 fois pour les détenus condamnés) celui des hommes hors de prison dans la population en général 10 . Ces données dénotent également un problème de base quant à la compréhension des causes du suicide en situation de détention : D’une part, les personnes qui enfreignent la loi présentent déjà beaucoup de facteurs de risque de comportement suicidaire avant l’incarcération (ils « importent » donc ensuite le risque suicidaire en prison) et leur taux de suicide est également plus élevé même après leur libération 11 . Ceci ne signifie pas que les services correctionnels n’ont pas de responsabilité quant au suicide des délinquants; au contraire, ces personnes vulnérables doivent être traitées pendant qu’elles sont à portée de la main, en prison. D’autre part, la détention est un événement stressant de plus, même pour des détenus non vulnérables, considérant que cet événement prive une personne de ressources importantes.

http://www.who.int/mental_health/resources/resource_jails_prisons_french.pdf

Si le lien est brisé: OMS (2007) La prevention du suicide dans les etablissements correctionnels

OMS (2002) Prevention suicide, indications pour le personnel penitentiaire

OMS (2002) Prevention suicide, indications pour le personnel pénitentiaire

Le suicide est la cause de mort la plus fréquente en milieu pénitentiaire. Les lieux de détention, maisons d’arrêt et prisons ont une responsabilité dans la protection sanitaire et la sécurité de leur population carcérale et en cas d’échec, des poursuites légales peuvent être entamées. Alimenté par l’intérêt que portent les médias à cette question, un suicide dans un lieu de détention peut aisément aboutir à une polémique politique. C’est pourquoi, la mise en place de programmes de prévention du suicide et d’intervention en cas de crise suicidaire est à la fois utile aux détenus et à l’institution pénitentiaire qui les organise. C’est dans ce contexte que, dans le monde entier, les établissements pénitentiaires luttent pour prévenir le suicide des détenus.

OMS (2002) Prevention suicide, indications pour le personnel penitentiaire

JL TERRA (2003) – Prévenir le suicide : repérer et agir

JL TERRA (2003) – Prévenir le suicide : repérer et agir (Haut Conseil de la Santé Publique)

Malgré de nombreux préjugés et la crainte que suscite le suicide, il apparaît maintenant possible de le prévenir. Identifier la crise suicidaire et en évaluer la dangerosité rendent possible l’action thérapeutique et permettent d’éviter le passage à l’acte suicidaire. Cela nécessite un réexamen des idées reçues, une information de tous et la formation des professionnels.

TERRA2003-Prevenir-le-suicide

dossier complet « la prévention du suicide » adsp n°45 décembre 2003

Programme national d’actions contre le suicide (2011-2014)

Programme national  d’actions contre le suicide  (2011-2014)

Introduction
Sujet longtemps tabou dont le secret restait limité à la sphère familiale, le suicide a été reconnu en France comme priorité de Santé Publique à partir de la fin des années 1990. Cause de mortalité évitable, la lutte contre le suicide relève en premier lieu d’une politique de prévention active. En 2006, plus de 10 400 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine. Les suicides sont aux trois quarts masculins alors que les tentatives de suicide restent majoritairement le fait des femmes, surtout jeunes.En 25 ans, le taux de suicide a baissé de 20 %, mais il a diminué trois fois moins vite que l’ensemble des morts violentes. Depuis plusieurs années, on observe une baisse modeste des taux de suicide, inégale selon les âges, les personnes âgées étant plus concernées par cette baisse que les jeunes. En outre, depuis 2000, les taux de suicide sont en augmentation pour les hommes entre 45 et 54 ans. Des études, françaises ou internationales ont permis de mieux identifier les facteurs de risque, les facteurs précipitants et les facteurs de protection pour un passage à l’acte suicidaire. En effet, le suicide ne saurait s’expliquer par une cause unique, mais peut résulter de la combinaison de ces facteurs, ce qui permet d’anticiper et de repérer le moment de cristallisation de la souffrance de la personne en crise suicidaire (cf. recommandations du jury, conférence de consensus sur la crise suicidaire, Anaes, octobre 2000). (…)
Le périmètre interministériel de ce programme national permet de traiter le problème du suicide en termes de prévention mais aussi de prise en charge des personnes ou de postvention. En ce qui concerne les actions de prévention, celles ci ne visent d’ailleurs pas seulement à empêcher le geste suicidaire, mais, plus en amont, à limiter et mieux prendre en charge la souffrance psychique des individus, voire, à développer des compétences psychosociales spécifiques. Ce programme s’adresse à toute la population, il prend en compte les différentes périodes de vie (enfants, adolescents, personnes âgées,…), les personnes porteuses de handicap, il prévoit aussi des actions spécifiques comme dans le milieu du travail, agricole et scolaire. Enfin, ce programme vise à améliorer la qualité des données sur les suicides et les tentatives de suicide grâce notamment aux différents programmes de recherche. Son objectif est donc de mobiliser l’ensemble des professionnels de santé, les autres professionnels au contact des personnes à risque, les familles et les associations spécialisées.

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INPES (2010)- Tentatives de suicide et pensées suicidaires en France en 2010

INPES (2010)- Tentatives de suicide et pensées  suicidaires en France en 2010

Facteurs associés aux tentatives de suicide dans les 12 derniers mois
• Hommes :
– violences subies dans les 12 derniers mois (OR=5,1 [2,6-10,1])
– fait de vivre seul (OR=2,9 [1,5-5,8])
– revenu par UC > 1800 euros (OR=0,2 [0,1-0,7] par rapport à <1100 euros)
• Femmes :
– violences subies dans les 12 derniers mois (OR=2,7 [1,7-4,2])
– violences sexuelles au cours de la vie (OR=2,7 [1,7-4,3])
– tabagisme quotidien (OR=1,9 [1,2-3,0])
– diplôme >bac (OR=0,4 [0,2-1,0] par rapport aux sans diplôme)

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Suicide et activité professionnelle en France (2010): premières exploitations de données disponibles

Suicide et activité professionnelle en France: premières exploitations de données disponibles

sante-au-travailLes liens entre les contraintes de travail et la santé ont été établis ces deux dernières décennies par les scientifiques au niveau international [Karasek, 1990 ; Siegrist, 2008 ; Netterstrom, 2008]. E n France , plusieurs indicateurs de clima t délétère dans les entreprises ou les secteurs d’activité ont été produits ces dernières années: il s’agit d’indicateurs permettant de quantifier principalement les déséquilibres ffort/récompense, la tension au travail (« job strain ») [Niedhammer, 2008a] et l’exposition aux violences physiques ou psychologiques [Niedhammer, 2006].
Leurs liens avec la santé cardiovasculaire [Kasl, 1996] et la santé mentale des travailleurs sont établis [Paterniti, 2002 ; Niedhammer, 2008b ; Cohidon, 2009] ; certaines conséquences sur les troubles musculo-squelettiques ont également été décrites [Deeney, 2009]. La survenue de suicides en lien avec le travail constitue quant à elle un indicateur d’alerte majeure. Sa quantification, bien que ne pouvant être considérée comme suffisante à la connaissance de la dégradation des conditions de travail devrait être intégrée au corpus de connaissances sur les risques professionnels.

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CODE DES PRISONS (1866) circulaire prévention suicide en milieu carcéral du 12 avril 1866

CODE DES PRISONS – SECOND EMPIRE (1866)  la circulaire du 12 avril 1866 du ministre la Valette, sur la prévention du suicide en prison

« Quand le dégoût de l’existence, la crainte du châtiment ou quelque crise morale viennent altérer ou dominer en lui les instincts conservateurs de la vie, il est bon qu’il trouve dans de frequents entretiens avec des personnes placées près de lui par la vigilance de la loi, la force de se soustraire à de coupables tentations… »

BEH (2011) Suicide et tentatives de suicide : état des lieux en France

Jean‑Louis Terra, Professeur de psychiatrie, Université Claude Bernard Lyon 1, France

BEH  (Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire)- Dossier thématique – Suicide et tentatives de suicide : état des lieux en France (13/12/11)

En France, presque 1 décès sur 50 est un suicide. Survenant dans des souffrances psychiques insoutenables où les troubles mentaux ont une influence majeure, le suicide est classé au sein de la mortalité évitable. Pour lutter contre ce fléau, le ministère de la Santé a annoncé le 10 septembre 2011 un nouveau plan de prévention. Dans ce contexte, ce numéro du BEH est essentiel pour éclairer la situation française actuelle. Y sont rassemblées les dernières données épidémiologiques sur les pensées suicidaires, les tentatives de suicide (TS) et les décès par suicide. Chaque contribution est une pièce de plus au puzzle qui vise à mieux connaître cette catastrophe en miettes et quotidienne. L’Inpes (F. Beck et coll.) nous apporte des données extrêmement détaillées en population générale avec les résultats du Baromètre santé de 2010, enquête de très grande envergure puisque plus de 27 000 personnes ont été interrogées.

(…) Les auteurs évoquent aussi les stratégies préventives, ce qui est une source d’espoir. Au global, ce BEH apporte beaucoup à tous ceux qui militent et œuvrent pour la prévention du suicide. La richesse des données rassemblées donne un bon point de départ épidémiologique au nouveau plan français de prévention, avec l’ambition de passer enfin sous la barre des 10 000 décès annuels.

BEH (2011) suicide-et-tentative-de-suicide-état-des-lieux-en-France

AUJARD (2007); « La suicidologie, un outil de gestion du comportement »

Marie-France Aujard, Département de sociologie, Université Laval (Canada); La suicidologie, un outil de gestion du comportement

Résumé
S’appuyant sur des documents sociohistoriques et des rapports technico-administratifs produits par une organisation appelée la suicidologie, l’auteure se propose de montrer ce qu’est aujourd’hui un centre de prévention-modèle québécois et comment se déploie unréseau de connaissances sur la prévention du suicide. Cette démarche débouche sur la découverte de l’accointance d’un mouvement technico-institutionalisé autour de « la santé » avec les organismes transgouvernementaux que sont l’Association internationale de prévention du suicide, l’organisation mondiale de la santé et l’organisation des Nations-Unies dont l’action commune forme un système de prévention. Ce faisant, l’article se termine par quelques considérations sur la nature d’un système de prévention du suicide dont la suicidologie est le promoteur déclaré.

http://www.erudit.org/revue/rs/2007/v48/n3/018008ar.pdf