BOURGOIN Nicolas (1994), Le suicide en prison

Bourgoin (Nicolas) — Le suicide en prison, In: Population, 49e année, n°3, 1994 pp. 806-807.

BOURGOIN (Nicolas), Le suicide en prison. Préface d’Hervé Le Bras, Paris, Editions L’Harmattan, collection Logiques sociales, 1994, 271 p

Le suicide a toujours intrigué. Il est longtemps resté tabou dans nos sociétés. Au début du XIXe siècle, Esquirol, père de la psychiatrie moderne, l’assimilait à la manifestation d’un désordre mental. Bertillon, à partir des Comptes généraux de la Justice criminelle, remarquait qu’en Europe le nombre des suicides variait comme celui des divorces et des séparations de corps. Dès 1835, Quetelet observait que les crimes et les suicides se reproduisaient annuellement dans les mêmes proportions. C’est en partie sur ces statistiques que Durkheim a élaboré sa théorie sur le suicide dans laquelle il rattache ce phénomène à l’anomie, c’est-à-dire à la désorganisation sociale, et à l’égoïsme, compris comme un affaiblissement des valeurs communes et un excès d’individuation. La théorie d’Halbwachs, s’appuyant en partie sur celle de Durkheim, laisse cependant une plus large place aux facteurs psychologiques tout en les inscrivant dans un cadre sociologique.

article_pop_0032-4663_1994_num_49_3_4213

Le suicide en prison : mesure, dispositifs de prévention, évaluation (2010)

Le suicide en prison : mesure, dispositifs de prévention, évaluation (Collection Travaux et documents, 2010)

Journée d’étude internationale, Le 22 janvier 2010à l’École nationale de la magistrature, Paris

suicideenprisonLa journée d’étude internationale sur la prévention du suicide en prison organisée à l’École nationale de la magistrature à Paris le 22 janvier 2010 tenait à un constat : la permanence du phénomène suicidaire en prison. Cette actualité tenait aussi à la mobilisation réaffirmée de l’administration pénitentiaire, de ses personnels et partenaires, placés devant ces drames. En effet, à la suite des recommandations du rapport du professeur Jean-Louis Terra en 2003, puis de la commission Albrand en 2009, l’administration pénitentiaire a renforcé ses dispositifs de prévention du suicide en détention. Cette manifestation fut l’occasion de présenter les premiers résultats de ce plan d’actions en cours. Les suicides en milieu carcéral furent resitués dans le cadre plus général de la mortalité par suicide en France ainsi que dans quatre pays européens (Angleterre, Allemagne, Suisse, Espagne). Cette journée fut l’occasion d’un débat serein et constructif sur une question sérieuse souvent abordée de façon polémique.

http://www.justice.gouv.fr/art_pix/Travaux_et_Documents_78.pdf

Souffrances ou troubles psychiques : rôle et place dutravailleur social

Direction générale de la Santé; Direction générale de l’Action sociale: Souffrances ou troubles psychiques : rôle et place dutravailleur social

Rôle et place du travailleur social
Les travailleurs sociaux sont de plus en plus fréquemment confrontés, dans les différentes situations au cours desquelles ils établissent une relation d’aide à la personne, à l’expression de souffrances ou de troubles psychiques générés ou aggravés par des difficultés multiples : familiales, sociales,  de santé, économiques… S’il est rendu plus complexe et doit de ce fait être soutenu, le travail social demeure un vecteur essentiel de prise en charge de la souffrance psychosociale et doit être en tant que tel, mieux reconnu. Cette plaquette, destinée aux travailleurs sociaux, a été conçue dans le cadre d’un groupe de travail pluri professionnel conduit par la Direction générale de la Santé et la Direction générale de l’Action sociale. Ce document doit, en appoint de formations de professionnels de terrain contribuer à l’élaboration et à la reconnaissance d’une pratique de travail social qui, avec ses outils propres, participe d’une façon spécifique au champ de la santé mentale.

http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/travailleur_social-2.pdf

Christophe Dejours (2009) « J’ai très mal au travail »

L’entretien fleuve de deux heures réalisé avec Christophe Dejours par les réalisateurs du film « J’ai Très Mal au Travail », Jean-Michel CARRE et Nicolas SANDRET.

Christophe Dejours y développe une réflexion magistrale, claire et solide sur la place du travail, traversant les apports de diverses sciences

Christophe Dejours, psycho dynamicien du travail et psychanalyste, s’exprime sur le travail, écart irréductible entre le prescrit et le réel.
Documentaire en 12 parties.

retrouvez la playlist entière avec les 120 minutes d’entretien

PARKER (2009) Impact of a Mental Health Training Course for Correctional Officers on a Special Housing Unit

George. F. Parker; MD. (2009) Impact of a Mental Health Training Course for Correctional Officers on a Special Housing Unit; PSYCHIATRIC SERVICES ‘ psychiatryonline.org ‘ May 2009   Vol. 60   No. 5

Objective: This study determined the impact of a ten-hour mental health training program developed by the Indiana chapter of the National Alliance on Mental Illness (NAMI-Indiana) for correctional officers on a prison special housing (“supermax”) unit. Methods: The training was delivered to all of the correctional officers on the unit in five weekly sessions and was repeated 15 months later for new unit staff. The number of incidents reported by unit staff in standard monthly reports, consisting of use of force by the officers and battery by bodily waste on the officers by the offenders, was compared for the nine months before and after both training sessions. Results: Attendance at the initial training ranged from 48 to 57 officers per session, and on the basis of Likert ratings, training was well received by the officers. The total number of incidents, the use of force by the officers, and battery by bodily waste all declined significantly after the first mental health training, and the total number of incidents and battery by bodily waste declined significantly after the second training. Conclusions: The provision of ten hours of mental health training to correctional officers was associated with a significant decline in use of force and battery by bodily waste. (Psychiatric Services 60:640–645, 2009)

http://journals.psychiatryonline.org/

CONSEIL DE L’EUROPE (2008) Prisons et Sanctions et Mesures appliquées dans la Communauté

CONSEIL DE L’EUROPE (2008) Prisons et Sanctions et Mesures appliquées dans la Communauté

SPACE I (Statistiques pénales annuelles du Conseil de L’Europe

 

 

Erwann Bleu (2008) Introduction au « suicide »

Erwann Bleu (2008) Introduction au « suicide », Travail d’étude et de recherche Seconde année de Master SHS Mention Philosophie

Le Phédon

Pourtant, si les philosophes ont effectivement profondément étudié l’affirmation de Socrate selon laquelle “ceux qui s’occupent vraiment de philosophie […] n’emploient toute leur vie  qu’à faire l’apprentissage de la mort”, ils ont en revanche, exceptés l’antiquité grecque (abritant, d’après Minois, une “pluralité d’opinions” à propos du “suicide” que Grisé explore plus à fond) ou le stoïcisme romain, relativement escamoté la réflexion autour du thème du prétendu “meurtre de soi-même” – il n’est qu’à voir les scandales qu’ont pu provoquer les oeuvres, rares et ponctuelles, de David Hume (Essai sur le suicide, dont on trouvera une analyse en annexe puisque ce texte offre un résumé et une réfutation des arguments hostiles au “suicide”) ou de John Donne (Biathanatos, dans lequel l’auteur s’acharne, de manière retorse, à démontrer que le “suicide” n’est pas un péché même dans une optique chrétienne), ou encore, tout simplement, de s’apercevoir du peu d’ouvrages philosophiques entièrement consacrés à cette question (à titre d’exemples rapides, citons, outre les deux précédents, le célèbre Mythe de Sisyphe d’Albert Camus – encore qu’il ne soit pas certain que le “suicide” en constitue le thème principal comparé à l’absurde –, ou bien les livres de Cioran ; ces deux derniers auteurs pouvant d’ailleurs être considérés, à tort ou à raison, plus comme des “écrivains” que comme des “philosophes” à part entière).

A dire vrai, Camus est l’un des rares à penser que “le seul problème philosophique vraiment sérieux” est “le suicide”. Sans doute se place-t-il volontairement dans une problématique extrême – bien que son raisonnement se révèle, au final, consensuel – mais, sans aller jusqu’à l’approuver, nous pouvons effectivement nous étonner de ce qu’un acte niant, a priori, tout discours et toute réflexion extérieure, dans le sens où il les renvoit à leur insuffisance, à leur impuissance, et, par conséquent, à leur prétention, n’ait pas plus retenu l’attention des philosophes ; précisons que par “retenir l’attention”, nous n’entendons pas l’apposition d’un jugement moral – futil travesti dans différents registres de langage – sur la légitimité ou l’illégitimité (cette dernière étant ailleurs sur-représentée) d’un tel acte, mais bien une problématisation du “suicide” en tant que tel : c’est-à-dire une réflexion permettant d’offrir une diversité de pistes d’appréhension sur ce dernier, pistes étant d’une part à la hauteur des interrogations premièrement dégagées et évitant,
d’autre part, le retour conclusif décevant aux préjugés dominants, préjugés consistant à vouloir imposer à tout prix un jugement de valeur, d’approbation ou de désapprobation, sur le “suicide” – trop souvent au détriment de la beauté et de la force des réflexions antérieures

http://johannfr.free.fr/Suicide.pdf

DE AMICIS (2009) Suicide in Correctional Facilities

Albert De Amicis, MPPM; University of Phoenix Faculty (September 14, 2009) Suicide in Correctional Facilities

ABSTRACT
This paper addresses suicide prevention which is a very difficult problem that administrators in correctional facilities face on a daily basis. The substance of this policy paper analyzes that problem in depth. There are two alternative policies that this analyst researched. The first is the Hayes, Hunter, Moore, and Thigpen 1995 report on Elayn Hunt Correctional Center (EHCC): Suicide Prevention Plan. This facility is located in Louisville, Kentucky. The final policy analyzed was a written article in 1991 by Marc Friedman. This program is used at Jefferson County Corrections Department. The program is entitled Inmate Watch Program Helps Prevent Suicide. This program is similar to other correctional systems, such as the Federal Bureau of Prisons who use inmates to observe other inmates who are placed under suicide watch. In 2000 the city and county governments had merged, and the name Jefferson County Corrections Department became “Louisville Metro Department of Corrections”. In conclusion, these alternative policies were evaluated by using criterion such as technical feasibility, economic efficiency, political viability, and administrative operability. This analyst hopes that the ideation of these options substantiated by these reports will be beneficial for the problem of dealing with a very difficult dilemma in corrections, suicide prevention.

 

There are two primary causes for jail suicides theorized by Hayes, Hunter, Moore, and Thigpen (1995):
First, jail environments are conducive to suicidal behavior and, second, the inmate is facing a crisis situation. From the inmate’s perspective, certain features of the jail environment enhance suicidal behavior: fear of the unknown, distrust of the authoritarian environment, lack of apparent control over the future, isolation from family and significant others, shame of incarceration, and the dehumanizing aspects of incarceration.
In addition, certain factors often found in inmates facing a crisis situation could predispose them to suicide: recent excessive drinking and /or use of drugs, recent loss of stabilizing resources, severe guilt or shame over the alleged offense, and current mental illness and/or prior history of suicidal behavior. These factors become exacerbated during the first 24 hours of incarceration, when the majority of jail suicides occur. Inmates attempting suicide are often under the influence of alcohol and/or drugs and placed in isolation. In addition, many jail suicide victims are young and generally have been arrested for non-violent, alcohol-related offenses. Although prison suicide victims share some of these characteristics, the precipitating factors in suicidal behavior among prison inmates are somewhat different and fester over time (Hayes, Hunter, Moore, and Thigpen, 1995, pp-2). Different studies have analyzed intake and bookings into jails and lock-up facilities during the early going of these inmates’ incarceration. They also reflect the importance of good intake procedures and just how vital they’re for identifying suicidal characteristics

https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/228802.pdf?q=national-study-of-jail-suicides-seven-years-later (pdf)

LA CROIX (9/9/10) Jean-Louis Terra : «On peut tous apprendre les gestes de « secourisme psychique »»

Jean-Louis Terra : «On peut tous apprendre les gestes de « secourisme psychique »»

À l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide, vendredi 10 septembre, jean-Louis Terra, psychiatre (1), explique que l’on peut prévenir une tentative de suicide

 LA CROIX

 LE SUICIDE PROVOQUE ENVIRON 10 000 DÉCÈS PAR AN EN FRANCE, ET L’ON COMPTE PLUS DE 160 000 TENTATIVES. QUE SAIT-ON DE CE PHÉNOMÈNE ?

Jean-Louis Terra : On parle plutôt aujourd’hui de « crise suicidaire ». Il s’agit d’un processus qui se déroule en plusieurs étapes. Il y a d’abord l’idée de suicide : je pense à me donner la mort, mais j’ai peur de le faire ; puis l’intention : « Je vais trop mal, cela dure depuis trop longtemps, je vais le faire » ; la programmation : comment, où et quand ? Enfin la mise en oeuvre, le « passage à l’acte ».
Cela peut être méthodique, organisé. La personne prévoit de se suicider loin de chez elle afin que personne ne la découvre, range ses placards. Deux questions ralentissent ce processus : comment me donner la mort ? Par quel moyen ? Et comment fermer ma vie ? Mettre de l’argent de côté pour mes proches, écrire une lettre pour essayer de les déculpabiliser…

VOUS TRAVAILLEZ SUR LA PRÉVENTION DU SUICIDE. PEUT-ON VRAIMENT INTERROMPRE LE PROCESSUS QUE VOUS VENEZ DE DÉCRIRE ?

La crise suicidaire, même très avancée, est réversible. Les gens sont ambivalents jusqu’au bout. Certains pendus se sont arraché la peau du cou en essayant d’enlever la corde. Il faut donc dépasser les idées reçues. Le suicide est un trop-plein de souffrance qui ne reçoit pas de réponse.
Les gens ne veulent pas mourir, mais arrêter de souffrir. Le fait d’avoir un moyen accessible de se donner la mort, dormir avec une lame de rasoir dans sa main par exemple, peut calmer. Les personnes qui ont des idées de suicide – environ 5 % – peuvent être arrêtées si elles sont écoutées au bon moment par la bonne personne qui va constituer une bouée de sauvetage. (suite…)