TOUSSIGNANT (1994); “Le suicide et les comportements suicidaires”

“Le suicide et les comportements suicidaires” (1994), Michel Tousignant, professeur, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, UQAM.

Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois, et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux, chapitre 37, pp. 765-776. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pp.

Le suicide est le fait de s’enlever la vie par un acte volontaire. La marge entre le volontaire et le non-volontaire peut être très mince, comme dans les cas où l’acte est commis sous l’influence de produits psychotropes. En pratique, le chercheur doit s’en remettre aux archives fondées sur les décisions des médecins témoins et des coroners qui sont effectivement liées à des pressions sociales et à des facteurs personnels. On aurait tort cependant de croire trop rapidement à une multiplication de complots pour cacher le plus possible la triste vérité. Cet argument est parfois soulevé pour expliquer que les suicides étaient moins fréquents à une époque antérieure à cause de la honte sociale provoquée par le phénomène. En fait, seulement des preuves de situations inverses sont bien étayées. Par exemple, la mise en application de critères opérationnels stricts proposés par l’Organisation mondiale de la santé dans l’État de New York au début des années 1980 a contribué à une baisse du taux de suicide. Il faut rappeler par ailleurs que la mort violente donne lieu à une enquête légale dans tous les cas et qu’il n’est pas aisé de dissimuler un suicide évident. Les registres étatiques ne rendent peut-être pas compte de toute la réalité, mais ils en forment un  reflet suffisamment valide pour mener des analyses, surtout à l’intérieur d’un même pays.

 

http://classiques.uqac.ca/

si le lien est brisé: suicide_comport_suicidaires

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus (2002)

Etude des liens entre comportements auto- et hétéro-agressifs et de leurs facteurs de risque chez les détenus; par Nicolas COMBALBERT, Anne-Marie FAVARD et Marc-André BOUCHARD

Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique – Janvier Mars 2002

Résumé
Cet article propose une revue des études épidémiologiques récentes qui tentent de définir le lien entre l’auto- et l’hétéro-agressivité. Ainsi, nous nous intéressons à deux types de comorbidité: la séquence homicide-suicide et les comportements auto-agressifs chez les détenus. Nous analysons les facteurs de risque communs à ces deux phénomènes et enfin, nous mettons en évidence les biais méthodologiques inhérents à ces études.

liens entre comportements auto et hétéro-agressifs chez les détenus   (revues disponibles  sur http://www.polymedia.ch/)

Quai des belges : ‘Tabou’, un film poignant sur le suicide des jeunes/ vidéo et bande annonce

Au coeur de ce Quai des Belges, le documentaire réalisé par Orane Burri : Tabou.

Mercredi 27 avril 2011 sur ARTE Belgique 22h35 et le jeudi 28 avril sur La Trois à 21h05

« J’ai écopé de tous les complexes qu’il est possible d’imaginer : infériorité, manque de confiance en moi, anxiété, frustration, culpabilité, hypersensibilité…» Thomas rêve de créer une grande œuvre, mais se heurte au mur de ses doutes et de son impuissance. « Je ne fais pratiquement rien depuis mon bac, il y a quatre ans », constate-t-il. Souffrance. Solitude. Peur de sortir. Peur d’aller vers les autres. Mais dans cet entrelacs de névroses transparaît aussi le sentiment romantique d’être au-dessus de la mêlée, quelqu’un à part, promis à une destinée hors du commun, celle de son suicide longuement préparé et mis en scène…

Thomas a vingt ans. A l’âge ou d’autres entament leur vie d’adulte, il a décidé d’en finir avec la vie. Passionné de cinéma, il filme ses derniers mois, se livre face caméra. Des heures de rushes qu’il confiera en héritage à son amie de jeunesse, Orane Burri. Dix ans plus tard, devenue cinéaste, elle ose replonger dans les images de Thomas. Pour briser un tabou…

« Il y a encore du chemin à faire pour montrer que le suicide doit cesser d’être un tabou ; j’espère que la diffusion du film permettra d’outrepasser nos peurs et aidera à l’ouverture du débat… » (Orane Burri, réalisatrice de Tabou).

C’est ce qu’Arte-Belgique et la RTBF ont décidé de faire, en diffusant ce film qui aborde frontalement ce sujet douloureux, dans l’émission Quai des Belges avec des plateaux réunissant des spécialistes de la prévention du suicide enregistrés au Centre Patrick Dewaere à Lierneux, un lieu unique en Belgique qui prend en charge les ados et les jeunes adultes suicidants et suicidaires.

Après la Finlande, la Belgique est le deuxième pays d’Europe pour le nombre de suicide. 2000 personnes mettent chaque année fin à leurs jours dans notre pays, un chiffre qui augmente d’année en année; c’est dire la nécessité de lever le tabou et de mettre en place une politique de prévention efficace.

Quel est le mécanisme mental de déclenchement d’un acte suicidaire ? Comment détecter les personnes fragiles ? Comment ouvrir le dialogue avec elles et intervenir efficacement ? Autant de questions qui nous concernent tous et posées par Hadja Lahbib à ses invités, dont la réalisatrice de Tabou, Orane Burri, le responsable du Centre Patrick Dewaere, Xavier GernayAxel Geeraerts du Centre de prévention du suicide et Florence Ringlet (Un pass dans l’impasse) dans ce cinquantième numéro de Quai des Belges.


http://www.rtbf.be/

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INA (1976) MÉDECINS DES PRISONS : 1ere partie

MÉDECINS DES PRISONS : 1ERE PARTIE

Médicale – 17/03/1976 – 55min54s

Emission consacrée aux problèmes particuliers de la médecine pénitentiaire dus au genre de malades traites selon les conditions de détention. Plusieurs médecins (généraliste, psychologue, psychiatre, chirurgien) s’entretiennent avec divers patients des prisons de fresnes, fleury-merogis, la santé, a la fois sur les soins à pratiquer et l’état psychologique du malade. Interview du docteur petit (chirurgien à fresnes) : chirurgie banale et chirurgie particulière à la prison (absorption de corps étrangers), il parle de l’importance du statut des médecins vis-a-vis des prisonniers (médecin ne faisant pas partie de l’administration pemitentiaire). Dialogue entre monsieur GORSKI, prévenu ayant avale des corps étrangers, et le docteur petit. interview du docteur PROUST (psychologue à L’Hôpital de fresnes) montrant des radiographies avec fourchette, couteau pliant et vis dans le tube digestif ; le prévenu explique le motif de cet acte : évocation par le docteur PROUST du problème du suicide en prison et des difficultés de surveillance. Int. Docteur LAZARUS (psychiatre à Fleury Mérogis) :explication des réactions des prisonniers a leur arrivée en prison (choc psychologique, réaction contre la solitude, simulation vraie et sursimulation), il évoque le problème de la surconsommation médicale et de la sexualité, de la sortie des détenus (INT. d’un détenu inquiet pour sa sortie, son besoin d’aide). Interview du docteur HINTERMAYER (généraliste à la santé) : rôle du médecin de prison, problème de l’oisiveté des détenus. Int. Plusieurs exposent le motif de leur détention, réflexions sur le système pénitentiaire, de la prison de fleury-merogis (solitude néfaste). [vue générale] gardiens dans les couloirs la prison de fresnes,[vue générale] intérieur prison de fleury-merogis.

INA (1976) MÉDECINS DES PRISONS : 2EME PARTIE

 MÉDECINS DES PRISONS : 2EME PARTIE

24/03/1976 – 01h11min42s

Le deuxième volet de ce reportage s’arrête aux aspects psychologiques et psychiatriques de la médecine carcérale il tente de souligner les relations entre le médecin et les détenus, et le choc psychologique que crée l’entrée en prison. Interview de détenus, dont Jacques GERMAIN faisant la grevé de la faim. Entretien avec M. BONALDI (responsable syndical FO des surveillants de l’administration penitenciaire), le docteur IVERT (psychiatre a la prison de la santé), le docteur LAZARUS (psychiatre a L’Hôpital de la prison de Fleury Mérogis). [différents plans] : couloir et cour de prison

INSERM (2007) Épidémiologie du phénomène suicidaire : complexité, pluralité des approches et prévention

A. Batt, A. Campeon, D. Leguay, P. Lecorps (2007) Épidémiologie du phénomène suicidaire : complexité, pluralité des approches et prévention

Dans cet article, il est montré ce que le « phénomène suicidaire » recouvre de nos jours, comment il est appréhendé et – préoccupation plus récente – comment il fait l’objet d’une volonté de prévention. L’exposé comprend les définitions de l’objet étudié, le rappel des méthodes de recueil de données et des discussions liées aux inévitables variations des approches, un bref repérage spatiotemporel. Sont présentés les acquis recueillis dans la littérature biomédicale, celle des sciences humaines et/ou scientifique, principalement centrés sur les domaines les plus susceptibles d’interroger les médecins et les intervenants tout au long du processus suicidaire. La méthode suivie vise à apporter au praticien les informations disponibles mais aussi à lui présenter le questionnement et le regard critique de professionnels pour lui permettre d’interroger sa pratique et l’intérêt d’une meilleure insertion dans une démarche communautaire. Enfin, du fait de l’amplification au cours des années, dans la littérature biomédicale et institutionnelle, de la question de la prévention sous ses différents aspects nous abordons la question de la légitimité et de l’éthique d’actions collectives susceptibles d’aller au-devant d’une problématique qui relève tout d’abord de l’ordre privé mais aussi largement de l’ordre social. Différentes approches (clinique, sociologique, éthique) sont confrontées dans ce texte. Leur complémentarité ne fait pas de doute.

 

Milieu carcéral
La détention en milieu carcéral est une période difficile. L’incarcération fragilise le sujet de multiples manières (enfermement, éloignement familial, isolement, rupture sociale, etc.) et il n’est pas étonnant que la prévalence du suicide en milieu carcéral soit importante, notamment dans les premiers mois de détention (9 % des suicides sont réalisés pendant la première semaine, 17 % pendant le premier mois, 34 % durant les
3 premiers mois). Le rapport sur le suicide en milieu carcéral en 2001- 2002 fait état d’un nombre important de suicides puisque le nombre total était de 122 en 2002, de 104 en 2001 et était seulement de 39 en 1980, 59 en 1990 avec un pic de 136 en 1996. Le nombre de suicides est rapporté à la population moyenne détenue qui a augmenté de 11 % en 2002, soit 48 318 en 2001 et 53 510 en 2002. Le taux de suicide est ainsi pour 10 000 personnes détenues de 21,5 en 2001 et 22,8 en 2002. La Figure 7 fait apparaître une tendance à l’augmentation du phénomène suicidaire (suicide et tentative) avec l’âge, tendance qui oscille à des niveaux assez élevés depuis 1994. Une nuance cependant : le taux de suicide des moins de 18 ans est plus élevé que dans le reste de la population puisque dans cette tranche d’âge, le taux de suicide en détention est de près de 20 fois supérieur.
Enfin, le taux de suicide en population générale, qui est trois fois moindre pour les femmes, est très supérieur en détention puisqu’il s’élève à 26,2 pour 10 000 contre 23,1 pour 10 000 pour leurs homologues masculins (soulignons, pour éviter toute confusion dans la lecture de ces résultats, que l’habitude est d’utiliser des taux pour 10 000 en milieu pénitentiaire et pour 100 000 en population générale). Le mode de suicide par
pendaison est largement majoritaire (92 % des cas). Le phénomène suicidaire en établissement pénitentiaire doit être confronté aux données épidémiologiques existantes portant sur les pathologies mentales avérées. Une méta-analyse conduite par Fazel et al. retrouve chez les hommes incarcérés 3,7 % de psychoses chroniques (au sens du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 4e édition, [DSM IV]), 10 % de
troubles dépressifs caractérisés, et 65 % de troubles de la personnalité incluant 47 % de personnalités antisociales. Chez les femmes, ils constatent respectivement 4 % de psychoses chroniques, 12 % de troubles dépressifs et 42 % de troubles de la personnalité, avec 21 % de personnalités antisociales. L’étude transversale coordonnée par l’INSERM et conduite en France en 2003-2004 sur un échantillon représentatif de 799 détenus a retrouvé une prévalence ponctuelle, selon une analyse fine fondée sur l’avis conforme indépendant de deux psychiatres, de 18 % d’états dépressifs, de 10 % de dépendance aux drogues, et de 3,8 % de troubles schizophréniques. Dans un tel contexte, commun à l’ensemble des pays développés, la prégnance de la  problématique suicidaire est inévitablement majeure. Comme nous le verrons plus loin, il serait toutefois réducteur d’en conclure, comme la tentation en est parfois exprimée, que le suicide en détention est le fait des populations de malades psychiques que la société aurait commodément choisi d’exclure de son sein. À tout le moins peut-on y voir, au même rang que les manifestations de souffrance psychique qui feront support au diagnostic de la pathologie, l’indice du sentiment d’échec lié à la prise de conscience de l’impasse objective, et subjective, qui a conduit le sujet à la relégation. Ainsi, suicide et pathologie seraient deux conséquences d’une conduite d’échec, d’une marginalisation sociale autoprovoquée, qui serait d’autant plus humiliante qu’elle ne serait pas la conséquence, extériorisable, de la pathologie.

http://psychologie-m-fouchey.psyblogs.net/Epidemiologie_du_phenomene_suicidaire.pdf

Ashley Smith, 19, prison inmate commits suicide by hanging herself

CBC has obtained dramatic footage showing New Brunswick teenager Ashley Smith, who died in prison in 2007, being pepper sprayed and about to be jolted with a Taser in her cell during the almost four-year period prior to her death. The video, which will be broadcast Friday night on CBC’s The Fifth Estate, was shot by prison staff in New Brunswick and provided to the program with guards’ faces obscured and their voices altered.
Smith, who committed a series of minor offences, spent from 2003 to 2006 in two New Brunswick correctional facilities before ending up in a federal women’s prison near Kitchener, Ont. She died of asphyxia with a ligature around her neck in her cell in October 2007 at the age of 19.
Her case prompted a probe by New Brunswick’s ombudsman and federal correctional investigator Howard Sapers. It also drew widespread criticism about how young people suffering from mental illness or severe behavioural disorders are dealt with by the prison system.
A fellow prisoner in New Brunswick said Smith deliberately provoked guards and repeatedly pretended to choke or strangle herself by wrapping things around her neck. When guards responded, she refused to comply with their orders.
The video shows guards physically subduing her, spraying her with pepper spray and preparing to shock her with a stun gun.
« Ashley was Tasered twice in the space of one month, » provincial ombudsman Bernard Richard told The Fifth Estate. « Repeatedly, that was the response to her behaviours. « I think someone should have clued in that this girl required much more professional help, » he said.
Richard said the youth centre superintendent decided to transfer Smith to a federal prison, partly because « without question, they were at wit’s end, » but also out of a belief it would be better for her.
« They, I think, really felt that she might be able to get more help in the federal system, » he said.
After Smith was transferred to the federal prison system, she continued to defy guards and used broken glass to cut strips from her prison gown and tie them around her neck.
Jason Godin, Ontario president of the guards’ union, said when guards would go to her aid, they were sometimes attacked.
Godin said guards were eventually told by their superiors not to enter her cell to remove ligatures from her neck.
« Our members were told not to enter Ashley Smith’s cell until she stopped breathing, » he said.
« There was daily direction given, right from the highest levels of management all the way to the front-line staff that ‘You are not to go in the cell. This is your orders,' » he said. Smith was seen with a ligature around her neck on Oct. 19, 2007, but guards delayed entering her cell until it was too late. She was pronounced dead at 8:10 a.m.

 

Interview du Pr Jean-Louis Terra (2011)

Le Professeur Raymund Schwan et le Docteur Catherine Pichené mènent un entretien avec le Professeur Jean-Louis Terra sur le sujet de l’art de la rencontre, thème du Congrès National de la FTLSU qui aura lieu du 17 au 21 septembre 2012 à Nancy. www.lartdelarencontre.fr (le 18 mai 2011)