Conférence de consensus: La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge (2000)

Conférence de consensus: La crise suicidaire : reconnaître et prendre en charge, 19 et 20 octobre 2000, Amphithéâtre Charcot – Hôpital de la Pitié Salpêtrière – Paris

INTRODUCTION
Les données de la littérature sur la prévention du suicide sont abondantes pour la prévention primaire et la prévention tertiaire mais pauvres pour la prévention secondaire. Cela tient au fait que les premières manifestations de la crise suicidaire sont difficiles à cerner : ses aspects sont très variables, les troubles sont parfois inapparents, lorsqu’ils existent ils se manifestent par des signes peu spécifiques et permettent peu de prévoir si la crise va évoluer vers une rémission spontanée ou vers une tentative de suicide ou d’autres passages à l’acte. Il n’y a pas un consensus international sur ses critères de définition. Pourtant il est essentiel de repérer une telle crise suicidaire car elle justifie une prise en charge et constitue un moment fécond où une action thérapeutique est possible. C’est pourquoi la Fédération Française de Psychiatrie a estimé qu’il serait utile d’organiser une conférence de consensus sur ce sujet. La principale difficulté est venue de cette pauvreté des données.Les recommandations qui suivent correspondent à « l’état de l’art » actuel. Elles ne sont ni complètes ni parfaites. Elles auront certainement à être revisitées lorque les connaissances auront progressé. Leur objectif est de permettre l’amélioration du repérage, et par là même l’organisation d’une prise en charge susceptible d’éviter ou de limiter la fréquence des passages à l’acte.

Texte intégral:

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Version condensée 

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Points de repères issues de la conférence de consensus:

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La problématique suicidaire chez les femmes incarcérées (Quebec: Marc Daigle, Mylène Alarie et Patrick Lefebvre)

La problématique suicidaire chez les femmes incarcérées, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie, Université du Québec à Trois-Rivières

Cet article rend compte d’une étude menée auprès des femmes incarcérées dans les établissements pour femmes du Québec (deux établissements provinciaux et un établissement fédéral). Les comportements suicidaires des détenues ont été peu étudiés auparavant. Indépendamment des différences qui existent déjà, sous cet aspect, entre les hommes et les femmes de la communauté, les intervenant(e)s du milieu carcéral féminin s’entendent généralement pour dire que la problématique des femmes incarcérées est très différente. Notre étude visait donc à évaluer l’ampleur de la problématique suicidaire chez les femmes incarcérées au Québec, en terme de nombre de tentatives de suicide antérieures, de gravité des tentatives et de niveau de risque s u i c i d a i re. Nous avons utilisé deux instruments pour notre étude, soit le S u i c i d e P robability Scale et le Lethality of Suicide Attempt Rating Scale.

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ETATS-UNIS (2010) National study of Jail suicide, 20 years later – U.S. Department of Justice National Institute of Corrections

National study of Jail suicide, 20 years later (2010) U.S. Department of Justice  National Institute of Corrections

This report represents the third collaboration between the National Institute of Corrections and the National Center on Institutions and Alternatives (NCIA) regarding national studies of jail suicide. During the 1980s, two NCIA studies found high rates of suicide in county jails throughout the country. Although suicide continues to be a leading cause of death in jails, the rate of suicide continues to decrease, as demonstrated in this report, National Study of Jail Suicide: 20 Years Later. Yet this report does more than simply present a calculation of suicide rates. It presents the most comprehensive updated information on the extent and distribution of inmate suicides through­ out the country, including data on the changing face of suicide victims. Most important, the study challenges both jail and health-care officials and their respective staffs to remain diligent in iden­tifying and managing suicidal inmates. The National Institute of Corrections hopes that this report will encourage continued research, training, and development and revision of comprehensive pre­vention programs that are critical to the continued reduction of jail suicide throughout the country.

http://static.nicic.gov/Library/024308.pdf

Si le lien est brisé: http://prevention.suicide.free.fr/files/SuicideStudy-20YearsLater.pdf

CLIQUENNOIS & CHANTRAINE (2009) Empêcher le suicide en prison : origines et pratiques

CLIQUENNOIS & CHANTRAINE (2009) Empêcher le suicide en prison : origines et pratiques

Résumé : L’examen des réglementations successives relatives à la prévention du suicide montre qu’un souci croissant de protection de la vie des détenus, concrétisé par la préoccupation de prévenir les « risques suicidaires », voit le jour, notamment sous l’effet des évolutions de la jurisprudence et de la pression militante Le dispositif de prévention du suicide entre en effet en tension avec d’autres logiques professionnelles, ainsi qu’avec un souci grandissant de protéger des « victimes potentielles ». actions associatives. L’observation des pratiques concrètes dans deux établissements pénitentiaires conduit néanmoins à nuancer l’hypothèse d’un mouvement historique linéaire au cours duquel les pouvoirs traditionnels de l’institution pénitentiaire perdraient de leur force sous la pression de cette nouvelle exigence. Le dispositif de prévention du suicide entre en effet en tension avec d’autres logiques professionnelles, ainsi qu’avec un souci grandissant de protéger des « victimes potentielles » qui peut favoriser un maintien en détention et pérenniser, par ce maintien, l’état suicidant du sujet.

http://clerse.univ-lille1.fr/IMG/pdf/empecher_suicide_prison_origines_pratiques.pdf

Suicide en prison: la France comparée à ses voisins européens (2009)

Suicide en prison: la France comparée à ses voisins européens (Géraldine Duthé, Angélique Hazard, Annie Kensey , Jean-Louis Pan Ké Shon- 2009)

Contrairement aux idées reçues, la surpopulation carcérale et le suicide n’évoluent pas de façon parallèle. Le taux global d’occupation des établissements pénitentiaires, calculé en rapportant le nombre de personnes écrouées à la capacité effective d’hébergement dans l’ensemble des établissements pénitentiaires, a diminué durant les années 1990, passant au-dessous du seuil de 100 détenus pour 100 places début 2001. Il a augmenté depuis jusqu’à 119 détenus pour 100 places en janvier 2008. Alors que le taux d’occupation des établissements pénitentiaires diminue au début des années 1990, le taux de suicide augmente. Et lorsque le taux d’occupation augmente à partir de 2002, celui du suicide a tendance à diminuer.

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OMS (2002) Deuil et suicide: Indications pour la mise en place d’un groupe de soutien à ceux qui restent

OMS (2002) Deuil et suicide: Indications pour la mise en place d’un groupe de soutien à ceux qui restent

DE L’IMPORTANCE DES GROUPES DE SOUTIEN
Que sont les groupes de soutien ?
Il s’agit d’un groupe de personnes qui sont directement et personnellement affectés par un problème, une situation ou une inquiétude particulière. Ils sont dirigés par les membres de leur groupe, ce qui veut dire que ceux qui sont directement affectés par le problème sont les mêmes que ceux qui contrôlent les activités et les priorités de ce groupe. Si un grand nombre de ces groupes reçoivent une assistance extérieure des professionnels de santé ou d’autres groupes par exemple, leurs membres ont tout pouvoir de décision.
HISTORIQUE
Il est prouvé de façon certaine que les groupes de soutien constituent des moyens puissants et constructifs d’entraide. Il a été démontré que les groupes contribuent à l’obtention de résultats positifs pour leurs participants. Il semble que la tendance des individus à se réunir et à former de tels groupes soit en augmentation.
La raison de la mise en place de ces groupes vient de deux sources :
• de personnes aux besoins restés sans réponse ;
• de services officiels afin de fournir une assistance et un soutien complémentaire.

deuil et suicide

Conseils sur la conduite à tenir en cas de suicide d’un salarié sur le lieu de travail (2009)

Conseils sur la conduite à tenir en cas de suicide d’un salarié sur le lieu de travail (document réalisé par un des groupe de travail formé à la suite du rapport de messieurs Nasse et Légeron au Ministre du Travail) – 2009

sante-au-travailEn cas de suicide, la rapidité et la justesse des actions mises en place seront déterminantes pour l’entreprise et ses salariés. Cet acte de désespoir peut en effet générer, en interne comme à l’extérieur de l’entreprise, une crise plus ou moins grave en déstabilisant ou fragilisant les salariés et le management et en dégradant le climat social. A la surprise, à la tristesse et au choc émotionnel provoqué par l’acte suicidaire peuvent succéder, dans les jours suivants, une perte de confiance dans l’entreprise, un sentiment d’abandon voire de culpabilité pour certains. Dans les semaines qui suivent, si la crise n’est pas correctement gérée, des conflits peuvent émerger et l’image de l’entreprise s’en trouverait sérieusement altérée.
Dans ces circonstances, il est conseillé de mettre en place un plan d’actions et de communication adapté, s’appuyant si possible sur une cellule de crise dont la mission sera de coordonner les interventions. Cette cellule pourrait être activée pour tous les accidents mortels susceptibles de se produire dans l’entreprise.

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INSERM (2008) Autopsie psychologique, Mise en oeuvre et démarches associées

INSERM (2008) Autopsie psychologique, Mise en oeuvre et démarches associées

Principes de l’autopsie psychologique
Dès le milieu du XIX e siècle, des méthodes ont été recherchées dans différents pays afin d’identifier les éventuels facteurs de risque et évènements déclenchant du suicide. Il s’agissait de dépasser le simple recours aux données de mortalité, muettes sur ces facteurs, et de formuler les principes d’une méthode issue de celles auxquelles faisaient appel les medical officers aux États-Unis, puis les coroners en Grande-Bretagne ou dans les pays nordiques, devant un cas de mort suspecte (open verdict), méthode devant être adaptée au contexte du suicide.  La méthode a été développée aux États-Unis, puis dans quelques pays principalement nordiques (Inserm, 2005). À l’origine, une série d’entretiens intensifs auprès des proches d’une personne décédée dans des circonstances mal définies a été conduite en vue de reconstituer les circonstances sociologiques et psychologiques associées au décès. C’est à Farberow et Schneidman que l’on attribue l’utilisation, en 1961, des termes d’« autopsie psychologique », procédé dont l’intérêt pour la recherche en France a été souligné par le Professeur Védrinne (1989), psychiatre à l’Institut médicolégal (IML) de Lyon. Au cours de ces entretiens, de très nombreux domaines peuvent être abordés :
• les circonstances de l’acte (préparation, préméditation, moyens utilisés, rédaction de lettres d’adieu…) ;
• l’histoire familiale depuis l’enfance ;
• l’environnement social (le monde relationnel, le support social récent ou l’isolement) ;
• le parcours de vie ;
• la santé physique et/ou mentale ;
• les événements de vie négatifs ou positifs ;
• les conditions de travail ;
• les antécédents de conduites suicidaires ;Autopsie psychologique – Mise en œuvre et démarches associées
• les éventuels contacts avant le geste suicidaire (avec les services de soins ou d’aide avant le passage à l’acte) ;
• la réaction des proches au suicide.
L’objectif est de tenter de comprendre ce qui, dans un passé plus ou moins récent, a pu conduire au geste suicidaire, sans prétendre expliquer la décision unique d’un sujet face à un phénomène aussi complexe.

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