INSERM (2008) Autopsie psychologique, Mise en oeuvre et démarches associées

Principes de l’autopsie psychologique
Dès le milieu du XIX e siècle, des méthodes ont été recherchées dans différents pays afin d’identifier les éventuels facteurs de risque et évènements déclenchant du suicide. Il s’agissait de dépasser le simple recours aux données de mortalité, muettes sur ces facteurs, et de formuler les principes d’une méthode issue de celles auxquelles faisaient appel les medical officers aux États-Unis, puis les coroners en Grande-Bretagne ou dans les pays nordiques, devant un cas de mort suspecte (open verdict), méthode devant être adaptée au contexte du suicide.  La méthode a été développée aux États-Unis, puis dans quelques pays principalement nordiques (Inserm, 2005). À l’origine, une série d’entretiens intensifs auprès des proches d’une personne décédée dans des circonstances mal définies a été conduite en vue de reconstituer les circonstances sociologiques et psychologiques associées au décès. C’est à Farberow et Schneidman que l’on attribue l’utilisation, en 1961, des termes d’« autopsie psychologique », procédé dont l’intérêt pour la recherche en France a été souligné par le Professeur Védrinne (1989), psychiatre à l’Institut médicolégal (IML) de Lyon. Au cours de ces entretiens, de très nombreux domaines peuvent être abordés :
• les circonstances de l’acte (préparation, préméditation, moyens utilisés, rédaction de lettres d’adieu…) ;
• l’histoire familiale depuis l’enfance ;
• l’environnement social (le monde relationnel, le support social récent ou l’isolement) ;
• le parcours de vie ;
• la santé physique et/ou mentale ;
• les événements de vie négatifs ou positifs ;
• les conditions de travail ;
• les antécédents de conduites suicidaires ;Autopsie psychologique – Mise en œuvre et démarches associées
• les éventuels contacts avant le geste suicidaire (avec les services de soins ou d’aide avant le passage à l’acte) ;
• la réaction des proches au suicide.
L’objectif est de tenter de comprendre ce qui, dans un passé plus ou moins récent, a pu conduire au geste suicidaire, sans prétendre expliquer la décision unique d’un sujet face à un phénomène aussi complexe.

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