Ennui, solitude, angoisse, tristesse, tentative d’oubli de traumas ou quête de sensations fortes, l’addiction puise à de multiples sources. Ses victimes évoquent la domination, la honte et les stratégies de dissimulation. Mais si la dépendance est aujourd’hui abordée comme une question de société, et non plus comme un « manque de volonté », les voies thérapeutiques relèvent toujours du parcours du combattant. Au réveil, Hagen, réalisateur, n’avait qu’une obsession : se procurer de la cocaïne. Ce jeune père culpabilise d’avoir « détruit tant de choses chez les autres ». Elle-même fille d’alcoolique, Jo raconte le déni dans lequel elle s’est enfermée et la spirale infernale qui l’a emportée : « Plus je buvais, plus je m’isolais. » Mais elle a décidé d’affronter les émotions qu’elle fuyait. Accro aux jeux d’argent, Timo, lui, sait qu’il ne sera jamais sevré : « J’ai touché le fond quand j’ai dû avouer à mon fils que je lui avais piqué son fric. » Ennui, solitude, angoisse, tristesse, tentative d’oubli de traumas ou quête de sensations fortes, l’addiction puise à de multiples sources. Ses victimes évoquent la domination, la honte et les stratégies de dissimulation. Mais si la dépendance est aujourd’hui abordée comme une question de société, et non plus comme un simple « manque de volonté », les voies thérapeutiques, pour ceux qui en souffrent, relèvent toujours du parcours du combattant. Dans le vif du sujet Comment parler avec légèreté des affections dites « psychiques », qu’il s’agisse de la dépression ou de l’addiction, mais aussi de difficultés existentielles causées par un deuil ou une séparation, sans nier pour autant la souffrance et la solitude qui les accompagnent ? Psycho y parvient en vingt-six minutes aussi concrètes que riches au moment où la pandémie du Covid-19 a brutalement mis en évidence le profond mal-être des sociétés occidentales, débordées par l’explosion des demandes de prise en charge. Montage alerte, approche ludique et sensible, intelligence du propos : en donnant la parole aux premiers concernés et à des spécialistes « psy », en France et en Allemagne, ces dix épisodes nous plongent dans la réalité du trouble psychique, afin, peut-être, de mieux l’accepter en nous-mêmes ou chez les autres.
ADDICTIONS
Addictions : la dopamine et la théorie de la saillance incitative de Kent Berridge (VOST)
Terry Robinson et Kent Berridge qui ont publié en 1993 un article de 45 pages sur les fondements neuronaux de la soif de drogue, enrichi d’un panorama des théories de la dépendance .Cet article fut suivi de tentatives répétées pour travailler sur le concept de saillance incitative et son fondement neuronal dans un article de 60 pages publié en 1998, ainsi que dans un article de 27 pages publié en 2000 . L’hypothèse générale de Robinson et Berridge (1993) est que le cerveau sera affecté par la consommation de drogue de telle manière que le système neuronal responsable du désir de drogue pourrait devenir hyper-sensible et produire alors des ‘saillances’ de stimuli liées à la drogue en forte augmentation. La saillance augmente au point où se développe la dépendance, un comportement que même les toxicomanes eux-mêmes ne comprennent pas. Ils travaillent sur une perception de la dépendance qui postule l’existence d’une condition qui annule les ‘désincitations’ normales. En fait, ils tentent de fournir un ensemble d’hypothèses fondées sur la neurologie qui permettent de comprendre pourquoi les personnes dépendantes persistent dans un comportement que la plupart des gens perçoivent comme contreproductif ou destructeur et restent insensibles à ce qui conduirait des personnes (normales) comme nous à arrêter. Un aspect essentiel de leur perception de certaines dépendances est qu’elles sont ‘obsessionnelles’, définies comme un ‘comportement compulsif, stéréotypé et répétitif’ (1993, 276) dénué de motivation rationnelle. « Le ‘désir’ évolue en soif obsessionnelle et il s’agit manifestement sur le plan comportemental de recherche de drogue et de prise de drogue compulsives. Par conséquent, selon cette perspective, le besoin de drogue et un comportement de dépendance sont dus spécifiquement à la sensibilisation de la saillance incitative ». (1993, 249). Tout au long de leur article, ces auteurs reviennent à des perceptions des comportements de dépendance aux drogues dans lesquels la poursuite de l’usage de drogues fondée sur des motivations rationnelles, compréhensibles et constructives est tout simplement absente. Ils proposent un grand nombre de références portant (principalement) sur des expérimentations animales dans lesquelles des zones particulières du cerveau sont étudiées. Etant donné la notion de ‘désir’ qu’ils retiennent (liking), l’expérimentation animale est impossible, de sorte qu’ici également ils postulent l’irrationalité du comportement de dépendance. « Le besoin est un ‘désir’ de drogue obsessionnel, irrationnel et pathologiquement intense qui ne repose sur aucune raison évidente, et qui mène à un comportement compulsif de recherche de drogue et de prise de drogue » (1993, 272). Berridge et Robinson ne parlent pas du fait de désirer désespérément une personne qui vous manque, la liberté ou des vacances, ainsi que des adaptations neurologiques (les sensibilisations) que cela entraîne, et c’est bien dommage. A moins que ces besoins ne soient compris, il n’y a pas de raison de suspecter qu’ils sont différents du besoin de drogue, excepté pour ce qui concerne leurs conséquences légales. «Une perception de la dépendance fondée sur l’incitation-sensibilisation suggère que pour ‘soigner’ véritablement la dépendance, il faut cibler directement et inverser les neuro-adaptations qui sous-tendent la sensibilisation » (1993, 271). Les techniques de TEP ou d’IRM fonctionnelle doivent jouer un rôle croissant dans la recherche de preuves de ces neuro-adaptations.
Pour en savoir plus: http://www.annecoppel.fr/limperatrice-nue-les-neurosciences-modernes-et-le-concept-de-dependance/
ADDICTIONS
La lutte d’une famille contre l’addiction
Il y a encore quelques semaines, il se droguait tous les jours à l’héroïne et la méthamphétamine. Aujourd’hui, à l’aide de sa sœur Maryrose, Ian essaie d’en finir avec son addiction aux opiacés. Pour Brut, Léo Hamelin l’a suivi dans les 21 premiers jours de sa lutte contre la dépendance
ADDICTIONS
Video de modelisation EM et opiacés (VOST)
Imaginez la situation suivante. Vous êtes médecin dans une clinique de médecine familiale . Aujourd’hui, une de vos patientes qui souffre de douleur chronique et prend de fortes doses d’un opioïde d’ordonnance a rendez-vous avec vous. Selon ce que signale la patiente, elle semble n’obtenir que des bienfaits minimes de ses opioïdes pour sa douleur et son fonctionnement1. Les données probantes limitées à notre disposition font valoir qu’un sevrage des opioïdes pourrait en réalité améliorer globalement la douleur et le fonctionnement2. Vous aimeriez proposer une réduction progressive de la dose d’opioïdes, et peut-être même un arrêt mais quand vous avez antérieurement abordé ce sujet avec votre patiente, vous avez senti sa résistance, et ce, de diverses façons : « Ce n’est pas le bon moment maintenant. » « Qui sait si je me sentirais mieux? » « Sans opioïdes, qu’est-ce qu’il me resterait? » « C’est la seule chose qui m’aide à me rendre au bout de la journée! » Que devriez-vous faire? Y a-t-il une façon pour inciter votre patiente à accepter l’idée que le sevrage de ses opioïdes pourrait lui apporter des bienfaits? Comment pouvez-vous aider votre patiente à décider d’essayer le sevrage des opioïdes? L’entretien motivationnel est l’une des approches possibles. Cette technique encourage les patients à formuler leurs propres raisons de changer et explore les divergences entre les arguments en faveur et contre le changement3. Pour aider les patients ambivalents ou résistants au changement, elle fait appel à 3 compétences en communication : savoir écouter, questionner et informer. L’entretien motivationnel repose sur le principe de la collaboration, de l’évocation et du respect de l’autonomie du patient. De nombreux professionnels de la santé ont déjà les compétences voulues pour écouter, questionner et informer. L’approche motivationnelle est simplement une application plus pointue de ces compétences dans le but précis de favoriser des changements comportementaux. Le recours à cette approche peut sembler à la fois familier et difficile, surtout dans les interactions épineuses, c’est-à-dire celles qui deviennent conflictuelles ou ressemblent à une argumentation. Dans de tels cas, l’approche motivationnelle offre de nouveaux outils de communication. À la longue, les professionnels de la santé qui ont recours à l’approche motivationnelle signalent des interactions plus satisfaisantes et efficaces avec leurs patients. Pour lire un script d’EM avec un patient dependant aux opiodes:
Pour lire un script d’EM avec un patient dependant aux opiodes: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti…
EM
Entretien motivationnel: persuasion et réactance: la réponse « oui mais… »!
Le réflexe correcteur En tant que professionnel, notre motivation à aider l’autre est altruiste. Malheureusement, dans notre désir de faire le bien, nous allons naturellement être amenés à formuler nous-mêmes les arguments au changement. Mais cela selon nos propres représentations! Le désir de vouloir aider l’autre, nous pousse souvent à être trop directifs. Ce type de discussion diminue l’autonomie du patient. Sa réaction naturelle va être de contre-argumenter en renforçant les arguments du non-changement. « Si vous voulez ne plus avoir mal aux genoux, il faut que vous ré-entraînez vos muscles en utilisant les escaliers plutôt que l’escalator, en descendant une station de bus plus tôt, en faisant une activité physique quotidienne etc. » « Cela me demanderait trop de temps, je risquerais d’être en retard au travail. Et j’arriverais déjà épuisé » Ce désir de réparer ce qui nous semble ne pas fonctionner en imposant une solution s’appelle le réflexe-correcteur. Dans la pratique de l’EM, ce réflexe contre-productif est à éviter.
EM
William Miller: utliser le modèle transthéorique du changement en EM
Les entretiens motivationnels peuvent être conduits en se référant aux stades de changements de la personne consommatrice décrits dans le cercle de Prochaska et Di Clemente.
Dans cette approche, à chaque stade, l’intervenant adapte son discours aux représentations de la personne sur son comportement problématique, de façon à induire un passage au stade suivant.
Les stades de changement peuvent être décrits comme suit.
- Pré-contemplation Le patient ne pense pas avoir de problèmes avec sa consommation. Il n’envisage pas de changer de comportement, dont il ressent essentiellement les bénéfices. Attitude du professionnel : transmettre quelques informations dans une stratégie de réduction des risques. Cela peut être abordé sous forme de questions : « comment faites-vous pour réduire les risques de dépendance ? pour limiter les effets nocifs comme les troubles de la mémoire par exemple ? »
- Contemplation: À ce stade commence à se manifester l’ambivalence. la personne envisage un changement de comportement, mais il hésite à renoncer aux bénéfices de la situation actuelle. On parle alors de balance décisionnelle, qui amène à comparer les pour et les contre d’un changement avec ceux de son comportement actuel. Attitude du professionnel : s’appuyer oar exemple sur les divergences entre le comportement et les valeurs de la personne (enfants, travail, famille, études, santé mentale…) ; évaluer les risques et les avantages de la consommation ; reconnaître l’ambivalence et évoquer les raisons de changer
- Préparation/détermination: À ce stade, la personne se sent prête à démarrer la phase d’action dans un futur proche ; elle détermine des décisions et commence à les mettre en place dans le temps. Attitude du professionnel : valoriser toute décision de changement; aider à trouver une bonne stratégie : établir des plans, fixer des buts et déterminer les ressources nécessaires pour appuyer les interventions définies
- Action: Le changement est engagé vers des modifications de son style de vie. Les difficultés sont importantes. Attitude du professionnel : soutenir et encourager la personne pour l’aider à avancer.
- Maintien À cette phase de consolidation, il convient de rester prudent car les tentations sont nombreuses de retourner au comportement problématique. Attitude du professionnel : ex: faire une liste des situations à risque de « rechute »; préparer un système d’alarme en cas de rechute ; valoriser les efforts
- Rechute La rechute est possible et fait partie du processus normal de changement. Ce n’est pas une manifestation pathologique mais un temps qui peut être nécessaire à la réussite finale du processus. Attitude du professionnel : dédramatiser ; être tolérant ; réunir les réseaux de soutien
- Sortie permanente Ce stade marque la réussite finale du processus dans lequel la personne consolide le stade de maintien.
ADDICTIONS
Application Smaart «Self Monitoring Alcool And health Risk Tool»
Application Smaart «Self Monitoring Alcool And health Risk Tool»
La consommation d’alcool est l’une des principales causes de morbidité (effets délétères et durables sur la santé) et de mortalité chez les jeunes. Pour améliorer la prévention, le Service de médecine des addictions du CHUV a développé et testé une application à destination des 15-30 ans.
Appelée Smaart – acronyme de «Self Monitoring Alcool And health Risk Tool» soit «outil d’autosurveillance de sa consommation d’alcool et des risques pour la santé» – l’application fonctionne par comparaison, en permettant d’évaluer sa consommation d’alcool, de la situer par rapport aux habitudes de ses semblables de mêmes âge et sexe, et de déterminer si elle présente des risques pour la santé. «Ce qui est très frappant avec l’alcool, c’est que plus on boit, plus on a l’impression que les autres boivent autant que nous, voire plus, étaie Nicolas Bertholet, médecin adjoint du Service de médecine des addictions du CHUV, qui cosigne les résultats de l’étude publiée ce jeudi dans le «British Medical Journal». D’où l’intérêt, en prévention, de replacer les normes pour aider chacune et chacun à conscientiser sa consommation.»
Une étude a été menée sur douze mois entre le 26 avril 2021 et le 30 mai 2022.
Durant l’étude, la moitié des 1770 testeurs avait accès à l’application et l’autre ne pouvait pas la télécharger. Deux mesures étaient en particulier observées: le volume total d’alcool consommé et le nombre de jours de consommation excessive (quatre verres ou plus dans la même journée pour les femmes, 5 verres ou plus pour les hommes).
«En douze mois, la consommation moyenne d’alcool des participants a baissé. Mais dans le groupe des personnes qui avaient accès à Smaart, la diminution était plus importante de 10%, preuve de l’efficacité du dispositif.»
Source : British Medical Journal: BERTHOLET & al. (juin 2023) Effect of a smartphone intervention as a secondary prevention for university students with unhealthy alcohol use: randomized controlled trial
En savoir plus sur: https://www.24heures.ch/1770-etudiants-impliques-une-app-pour-limiter-la-consommation-dalcool-des-jeunes-378768896130
Elle est à présent disponible gratuitement sur l’App Store et Google Play.
ADDICTIONS
La théorie polyvagale et les psychotraumatismes
Ces dernières années, des recherches révolutionnaires en neurosciences ont fondamentalement modifié notre compréhension de l’impact des traumatismes sur les individus sur les plans psychologique, physiologique, émotionnel et social.
La phase initiale de l’étude ACE a été conduite par les hôpitaux Kaiser, entre 1995 et 1997 (17 000 patients). Les premières données ont été analysées et publiés en 1998, suivies de 81 publications jusqu’en 2012. L’étude kaiser a établi que:
- La maltraitance et le dysfonctionnement familial dans l’enfance contribuent aux problèmes de santé des décennies plus tard.
- Celles-ci incluent les maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le cancer, les accidents cérébrovasculaires et le diabète, qui sont les causes les plus courantes de décès et d’invalidité aux États-Unis.
- Les expériences négatives de l’enfance sont courantes.
- 28% des participants à l’étude ont signalé des abus physiques et 21%, des abus sexuels.
- Beaucoup ont également déclaré avoir vécu un divorce ou la séparation de leurs parents, ou avoir un parent souffrant de troubles mentaux ou de toxicomanie.
- Les expériences négatives de l’enfance se produisent souvent simultanément.
- 40% de l’échantillon initial ont déclaré avoir vécu au moins deux traumatismes et 12,5%, au moins quatre.
- Étant donné que les ACE sont dépendants les uns des autres, de nombreuses études ultérieures ont examiné leurs effets cumulatifs plutôt que les effets individuels de chacun des traumatismes.
- Les expériences négatives vécues durant l’enfance ont une relation dose-effet avec de nombreux problèmes de santé.
- Après avoir suivi les participants au fil du temps, les chercheurs ont découvert que le score ACE cumulatif d’une personne présentait une relation forte et progressive avec de nombreux problèmes de santé, sociaux et comportementaux tout au long de la vie, y compris des troubles liés à l’utilisation de substances.
CDC-Kaiser Permanente adverse childhood experiences (ACE) study (1998). L’étude a été initialement publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine
La théorie polyvagale (Stephen W. Porges, 2011) propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement. Les informations sont identifiées comme des signaux de danger ou de sécurité, ce qui ouvre des perspectives cliniques pour la prise en charge du psychotraumatisme.
Issue des neurosciences, la théorie polyvagale apporte un nouveau regard sur la compréhension des réactions physiologiques et psychologiques des individus face à l’environnement, et tout particulièrement sur les réactions des sujets souffrant de stress post-traumatique. En déclinant le système nerveux autonome non plus en deux sous-systèmes antinomiques (sympathique et parasympathique), mais comme un système plus complexe offrant trois voies de réponses possibles, la théorie polyvagale propose une explication innovante aux réactions incontrôlées du sujet dans son environnement : les informations sont traitées et identifiées comme des signaux de sécurité ou de danger. Nous pouvons alors appréhender les symptômes post-traumatiques comme des manifestations de défense ou de survie que l’organisme déclenche selon sa lecture de la situation et son évaluation de la menace.
Calculer son score ACE avec le Questionnaire ACE:
Score ACE:
Score ACE égal à 1
- 1,2 fois plus de risques d’être fumeur
- 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 2 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 1,6 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 1,7 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,04 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme - 3,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1,25 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
- 1,06 fois plus de risques de contracter un cancer
- 1,6 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,04 fois plus de risques d’être obèse
Score ACE égal à 2
- 1,7 fois plus de risques d’être fumeur
- 1,7 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 10 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 2 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
1, 4 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique - 2,2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
- 4 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
- 1,4 fois plus de risques de contracter un cancer
- 2,2 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,1 fois plus de risques d’être obèse
Score ACE égal à 3
- 2,3 fois plus de risques d’être fumeur
- 1,9 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 22 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 2,2 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 2,3 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
- 2,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
- 4,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
- 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
- 2,3 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,3 fois plus de risques d’être obèse
Score ACE supérieur ou égal à 4
- 2,6 fois plus de risques d’être fumeur
- 2,1 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 40 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 2,9 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
- 4,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme
- 9 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1,7 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit)
- 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
- 3,1 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,5 fois plus de risques d’être obèse
VIDEO VOST:
SUICIDE
Video VOST: Dr Thomas Joiner (université d’Harvard) évoque la prévention du suicide
La théorie interpersonnelle du suicide, de Thomas Joiner, tente d’expliquer pourquoi les individus adoptent un comportement suicidaire et d’identifier les individus à risque. Développée par Thomas Joiner et exposée dans Why People Die By Suicide, cette théorie se compose de trois éléments qui, ensemble, conduisent à des tentatives de suicide. Selon la théorie, la présence simultanée d’un sentiment d’appartenance contrarié et d’un sentiment d’être un fardeau produit le désir de suicide. Bien que le désir de suicide soit nécessaire, il n’entraîne pas à lui seul la mort par suicide. Joiner affirme plutôt qu’il faut aussi avoir acquis la capacité (c’est-à-dire l’aptitude acquise) de surmonter sa peur naturelle de la mort.
Un certain nombre de facteurs de risque ont été associés au comportement suicidaire, et il existe de nombreuses théories du suicide qui intègrent ces facteurs de risque établis, mais peu sont capables d’expliquer tous les phénomènes associés au comportement suicidaire comme le fait la théorie interpersonnelle du suicide.
Un autre point fort de cette théorie réside dans sa capacité à être testée empiriquement. Elle est construite de manière à pouvoir être réfutée. Un certain nombre d’études ont apporté un soutien au moins partiel à la théorie interpersonnelle du suicide. Plus précisément, une revue systématique de 66 études utilisant la théorie interpersonnelle du suicide a montré que l’effet de la charge perçue sur les idées de suicide était la relation la plus testée et la mieux étayée. Les autres prédictions de la théorie, en particulier en ce qui concerne les effets d’interaction critiques, sont moins bien étayées.
Désir de suicide
Appartenance contrariée
L’appartenance, c’est-à-dire le fait de se sentir accepté par les autres, est considérée comme un besoin fondamental, essentiel à la santé psychologique et au bien-être d’un individu. Il a été démontré que l’augmentation des liens sociaux – un concept lié à l’appartenance – réduisait le risque de suicide. Plus précisément, le fait d’être marié, d’avoir des enfants et d’avoir plus d’amis est associé à un risque plus faible de comportement suicidaire, Par exemple, les taux de suicide ont été plus faibles les dimanches du Super Bowl que les autres dimanches, et l’on pense que le lien social qui se crée lorsqu’on est fan d’une équipe sportive accroît le sentiment d’appartenance. En revanche, les personnes qui se suicident font souvent état d’un isolement social avant leur décès.
Se sentir comme un fardeau
C’est la croyance que l’on est un fardeau pour les autres ou la société. Joiner décrit la charge perçue comme la croyance que « ma mort vaut plus que ma vie ». Le chômage, les problèmes médicaux ou de santé et l’incarcération sont des exemples de situations dans lesquelles une personne peut avoir l’impression d’être une charge pour les autres. Il est important de noter que la charge est « perçue » et qu’il s’agit souvent d’une croyance erronée. Selon la théorie, l’appartenance contrariée et la lourdeur perçue constituent ensemble le désir de suicide.
Capacité acquise
Joiner parle de capacité « acquise » parce qu’il ne s’agit pas d’une capacité avec laquelle les humains sont nés. Au contraire, cette capacité à adopter des comportements suicidaires ne s’acquiert qu’au fil des expériences de la vie. La peur de la mort est un instinct naturel et puissant. Selon cette théorie, la peur de la mort est affaiblie lorsqu’une personne est exposée à la douleur physique ou à des expériences de vie provocantes, car ces expériences conduisent souvent à l’absence de peur et à l’insensibilité à la douleur. Ces expériences peuvent être un traumatisme dans l’enfance, le fait d’être témoin d’un événement traumatisant, de souffrir d’une maladie grave ou de s’automutiler.
On pense que ces comportements entraînent une désensibilisation aux stimuli douloureux et augmentent la capacité d’une personne à adopter des comportements suicidaires. Cette composante est importante pour identifier les personnes susceptibles de faire une tentative de suicide ou de mourir par suicide. Par exemple, certaines professions (soldats, chirurgiens et policiers) sont exposées à la douleur physique ou à des expériences provocantes.
Implications
Une étude d’enquête portant sur une vaste cohorte basée sur la population soutient la théorie interpersonnelle dans la mesure où l’interaction entre l’appartenance contrariée et le fardeau perçu prédit l’idéation suicidaire, et l’idéation suicidaire et la capacité prédisent les plans de tentative de suicide et les tentatives effectives.
La théorie interpersonnelle du suicide identifie les facteurs que les cliniciens devraient évaluer pour détecter un risque accru de suicide et les facteurs qui devraient être ciblés dans la prévention et le traitement.
Recherche
Video VOST: Dr Thomas Joiner (université d’Harvard) évoque la prévention du suicide
La théorie interpersonnelle du suicide, de Thomas Joiner, tente d’expliquer pourquoi les individus adoptent un comportement suicidaire et d’identifier les individus à risque. Développée par Thomas Joiner et exposée dans Why People Die By Suicide, cette théorie se compose de trois éléments qui, ensemble, conduisent à des tentatives de suicide. Selon la théorie, la présence simultanée d’un sentiment d’appartenance contrarié et d’un sentiment d’être un fardeau produit le désir de suicide. Bien que le désir de suicide soit nécessaire, il n’entraîne pas à lui seul la mort par suicide. Joiner affirme plutôt qu’il faut aussi avoir acquis la capacité (c’est-à-dire l’aptitude acquise) de surmonter sa peur naturelle de la mort.
Un certain nombre de facteurs de risque ont été associés au comportement suicidaire, et il existe de nombreuses théories du suicide qui intègrent ces facteurs de risque établis, mais peu sont capables d’expliquer tous les phénomènes associés au comportement suicidaire comme le fait la théorie interpersonnelle du suicide.
Un autre point fort de cette théorie réside dans sa capacité à être testée empiriquement. Elle est construite de manière à pouvoir être réfutée. Un certain nombre d’études ont apporté un soutien au moins partiel à la théorie interpersonnelle du suicide. Plus précisément, une revue systématique de 66 études utilisant la théorie interpersonnelle du suicide a montré que l’effet de la charge perçue sur les idées de suicide était la relation la plus testée et la mieux étayée. Les autres prédictions de la théorie, en particulier en ce qui concerne les effets d’interaction critiques, sont moins bien étayées.
Désir de suicide
Appartenance contrariée
L’appartenance, c’est-à-dire le fait de se sentir accepté par les autres, est considérée comme un besoin fondamental, essentiel à la santé psychologique et au bien-être d’un individu. Il a été démontré que l’augmentation des liens sociaux – un concept lié à l’appartenance – réduisait le risque de suicide. Plus précisément, le fait d’être marié, d’avoir des enfants et d’avoir plus d’amis est associé à un risque plus faible de comportement suicidaire, Par exemple, les taux de suicide ont été plus faibles les dimanches du Super Bowl que les autres dimanches, et l’on pense que le lien social qui se crée lorsqu’on est fan d’une équipe sportive accroît le sentiment d’appartenance. En revanche, les personnes qui se suicident font souvent état d’un isolement social avant leur décès.
Se sentir comme un fardeau
C’est la croyance que l’on est un fardeau pour les autres ou la société. Joiner décrit la charge perçue comme la croyance que « ma mort vaut plus que ma vie ». Le chômage, les problèmes médicaux ou de santé et l’incarcération sont des exemples de situations dans lesquelles une personne peut avoir l’impression d’être une charge pour les autres. Il est important de noter que la charge est « perçue » et qu’il s’agit souvent d’une croyance erronée. Selon la théorie, l’appartenance contrariée et la lourdeur perçue constituent ensemble le désir de suicide.
Capacité acquise
Joiner parle de capacité « acquise » parce qu’il ne s’agit pas d’une capacité avec laquelle les humains sont nés. Au contraire, cette capacité à adopter des comportements suicidaires ne s’acquiert qu’au fil des expériences de la vie. La peur de la mort est un instinct naturel et puissant. Selon cette théorie, la peur de la mort est affaiblie lorsqu’une personne est exposée à la douleur physique ou à des expériences de vie provocantes, car ces expériences conduisent souvent à l’absence de peur et à l’insensibilité à la douleur. Ces expériences peuvent être un traumatisme dans l’enfance, le fait d’être témoin d’un événement traumatisant, de souffrir d’une maladie grave ou de s’automutiler.
On pense que ces comportements entraînent une désensibilisation aux stimuli douloureux et augmentent la capacité d’une personne à adopter des comportements suicidaires. Cette composante est importante pour identifier les personnes susceptibles de faire une tentative de suicide ou de mourir par suicide. Par exemple, certaines professions (soldats, chirurgiens et policiers) sont exposées à la douleur physique ou à des expériences provocantes.
Implications
Une étude d’enquête portant sur une vaste cohorte basée sur la population soutient la théorie interpersonnelle dans la mesure où l’interaction entre l’appartenance contrariée et le fardeau perçu prédit l’idéation suicidaire, et l’idéation suicidaire et la capacité prédisent les plans de tentative de suicide et les tentatives effectives.
La théorie interpersonnelle du suicide identifie les facteurs que les cliniciens devraient évaluer pour détecter un risque accru de suicide et les facteurs qui devraient être ciblés dans la prévention et le traitement.
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